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Grand Angle

Le président tunisien réagit indirectement aux accusations du prince Moulay Hicham

Après avoir été accusé par le prince Hicham d’être le donneur d'ordre de son expulsion de la Tunisie, Béji Caid Essebsi réagit indirectement. Les services de la présidence auraient soufflé un scoop à des médias locaux et ce en présentant un bouc-émissaire. Mais la manœuvre reste peu convaincante. Explications.

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Béji Caïd Essebsi, président de la Tunisie / DR
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La polémique au sujet de l’expulsion de Moulay Hicham continue d'enfler. Chaque jour apporte une nouvelle actualité à ce sujet. Cette fois, ce sont des médias locaux qui avancent une nouvelle thèse. Ils s’accordent à attribuer la responsabilité de la décision à l’ancien ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub. Il est présenté comme le donneur d’un ordre «oral» aux policiers ayant procédé vendredi à l’opération.

Et d’ajouter que Béji Caid Essebsi n’aurait pas été informé de la décision prise par son ancien ministre. Le locataire du palais de Carthage aurait même demandé l’ouverture d’une enquête en vue d’élucider les circonstances du bannissement du cousin du roi Mohammed VI du territoire tunisien, expliquent les mêmes sources.

Le ministre a quitté son poste deux jours avant l’expulsion du prince

La piste présentée par des médias tunisiens est peu convaincante voire même cousue de fil blanc. Le «bouc émissaire» a -faut-il le rappeler- quitté le département de l’Intérieur le mercredi 6 septembre, soit deux jours avant l’expulsion du prince. Il figurait d'en effet parmi les ministres ayant quitté le gouvernement Youssef Chahed à l’occasion d’un vaste remaniement ministériel. Hédi Majdoub a été remplacé par Lotfi Brahem, un militaire qui avait dirigé auapravant la gendarmerie.

Il faut noter également que cette thèse avancée par les médias tunisiens ne cadre pas avec la réalité des tenants du pouvoir dans le pays. Un pouvoir dont le principal acteur n’est autre que Béji Caid Essebsi.

Sa griffe est d’ailleurs parfaitement visible sur la dernière composition de l’exécutif Chahed. En témoigne la présence d’anciens dirigeants du Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti de Ben Ali. C’est le cas notamment de Ridha Chalghoum, nommé ministre des Finances et Slim Chaker qui hérite du maroquin de la Santé. Les deux avaient occupé respectivement les départements des Finances et de la Jeunesse et des Sports sous l’ancien président.

La nouvelle sortie des médias tunisiens visant à blanchir le chef de l’Etat incitera-te-elle le prince Moulay Hicham à révéler d’autres zones d’ombres entourant cette affaire ? Pour rappel, lundi 11 septembre, dans des déclarations à la chaîne France 24/arabe, le prince avait ouvertement accusé le président tunisien d’avoir personnellement ordonné son expulsion de Tunisie. 

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