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Grand Angle

Tensions sociales à Nador : 80 salariés sur le carreau avec le départ de BALEARIA

A Nador, l’UMT est vent debout contre la décision du ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau, de ne pas prolonger l’autorisation temporaire accordée à la société de transport maritime BALEARIA. Une licence qui arrivera à terme le 15 septembre. Une décision qui laissera sur le carreau 80 salariés, tous originaires de Nador.

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Sit-in des 80 salariés, affiliés à l’UMT, de la compagnie maritime BALEARIA, mardi 5 septembre 2017 au port de Nador. / Ph. DR
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Dans une région marquée par le «Hirak» et les mouvements de protestations, une nouvelle affaire vient alimenter la tension sociale. Ce matin, le port de Nador a connu l’organisation d’un sit-in ayant connu la présence de 80 salariés, affiliés à l’UMT, de la compagnie maritime BALEARIA.

Ils protestent ainsi contre la décision du ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau de ne pas prolonger l’autorisation temporaire accordée à ladite société. Une licence qui arrivera à terme le 15 septembre. D’ailleurs, la tutelle a déjà ordonné, dans une correspondance datant du 28 août, le mangement de BALEARIA de cesser ses doubles rotations quotidiennes entre Nador et Almeria.

«La mobilisation de l’UMT en faveur des 80 travailleurs se poursuivra jeudi par une réunion élargie, au complexe culturel, à laquelle nous avons invité toutes les sections des partis politiques et des syndicats de la région de l’Oriental», indique à Yabiladi Mohamed El Ouariachi, le représentant des salariés de la compagnie.

Le port de Melilla a enregistré cet été une baisse dans le transit des MRE

«Des députés et conseillers de l’Istiqlal et du PAM se sont, d’ailleurs, engagés à interpeller le ministre des Transports au Parlement. Ce dossier est une réelle opportunité pour les partis d’assumer leur rôle de médiation», explique-t-il.

L’introduction cette année de BALEARIA dans l’opération Marhaba 2017 s’est traduite par une baisse significative des activités du port de Melilla. Les MRE qui d’habitude choisissaient cette ville pour entrer au royaume ont opté cette année pour Nador. En témoigne les chiffres publiés par des médias locaux.

Les statistiques de la Protection civile espagnole datant du mois de juillet avaient révélé une chute de 18% du nombre des MRE qui transitent par Melilla. Une tendance confirmée lors de la phase retour de l’opération Marhaba avec un tassement de 9%. Le port de Beni Ensar a été le principal bénéficiaire de ces contreperformances, déplorent les mêmes médias. Et pourtant, la délégation du gouvernement espagnol à Melilla avait prévu des chiffres en vert par rapport à 2016. BALEARIA a-t-elle joué un rôle dans ces mauvais résultats ? «Absolument», s’empresse de répondre Mohamed El Ouariachi.

La non-prorogation de l’autorisation de la société BALEARIA soulève des interrogations dans les rangs des travailleurs menacés de perdre leurs emplois le 15 septembre. El Ouariachi pointe un «puissant lobby qui entend tirer à son propre compte les dividendes de la réussite de BALEARIA et laisser sur le carreau 80 salariés». «Dans cette affaire, la société n’est pas perdante. Elle a déjà été contactée par les autorités algériennes pour opérer sur la ligne Valencia-Mostghanem», a-t-il conclu.  

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