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Grand Angle

MRE : Les associations, outil de transmission culturel et cultuel pour leurs enfants

A la croisée des routes entre le Maroc et l'Europe, les familles marocaines résidant à l'étranger font le point sur cet entre-deux générationnel entre eux et leurs enfants. Au pied de la zone d’embarquement du Port Tanger Med, ils ont pris le temps d'évoquer l’importance du travail associatif et l’engagement politique dans le pays de la résidence. Témoignages.

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La majorité des Marocains résidant à l'étranger (MRE) auxquels Yabiladi s’est adressé sont des parents résidant en Europe depuis plusieurs decennies déjà. Le constat qui les rassemble : le changement des mentalités des jeunes par rapport à eux même quant à l’engagement politique et associatif.

Les MRE de première génération étaient préoccupés davantage par le gagne pain quotidien. Les jeunes à présent n’ont aucune excuse, selon eux, pour prendre leur responsabilité, s'organiser et défendre leurs intérêts dans leur pays de naissance. En plus de l'intégration, ils évoquent l'organisation du culte, la construction de mosquées, l’enseignement de la langue arabe au profit des enfants, sans oublier le lien avec leur région d'origine -souvent enclavée- car ils sont aussi Marocains, plaident nos interlocuteurs.

«Les mentalités ont changé. Lorsque j’étais venu en France il y a plus de 45 ans, je n’avais qu’un seul souci ; envoyer de l’argent à ma famille, à Casablanca», indique un président d’une mosquée dans les environs de Lyon. Avant d’ajouter «maintenant, je me suis consacré au travail associatif pour participer à combler certains vides, tel que l’enseignement de l'arabe aux enfants, l’histoire de nos origines...».

Pour Ahmad, père de famille originaire de Ksar El Kbir et résidant à Southampton, la volonté de s'engager dans l'associatif n'est pas si pregnant : «Personnellement, je ne manque de rien là où je vis. De ce fait je ne vois pas l’intérêt d’intégrer le travail associatif. Cependant, s’il y a une association dont l’objectif serait de plaider pour les droits élémentaires ; hôpitaux, écoles, etc. dans certaines régions écartés au Maroc, je le ferai». Et d’ajouter :

«J’aimerai bien voir l’un de mes fils faire de la politique en Angleterre. Mais il ne devra privilégier une communauté, la sienne par exemple, au détriment d’une autre.»

La place centrale de la mosquée

Selon les MRE ayant témoignés, la mosquée est en tête de liste de ce qui permet de les réunir. «C’est un lieu où il faut qu’on transmette les valeurs de ce que nous sommes. Les jeunes qui s'explosent, ils le font parce qu’il y a manque profond de communication au niveau des associations et des partis politique avec les jeunes. C’est pourquoi les mosquées doivent jouer leur rôle et faire comprendre à nos jeunes ce qu’est la religion musulmane», explique Abderrahman, imam d'une mosquée.

De plus, pour faire apprendre aux enfants la langue arabe, une bonne partie des MRE ont recours aux cours dispensés dans les mosquées. «Nous faisons de ce que nous pouvons dans les mosquées parce qu’il y a un besoin d’instituteurs de langue arabe, là où nous résidons», ajoute le Casablancais.

«Face à l’absence d'instituteurs formés par l’Etat, je préfère envoyer ma fille, et prochainement mon fils, à la mosquée pour apprendre la langue arabe», informe Rachid originaire de Kenitra et résidant dans les environs de Bordeaux. Avant de conclure : «Avec tout ce à quoi on assiste, je ne souhaite pas encourager mon fils à faire de la politique ou le travail associatif». 

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