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Grand Angle

Attentats en Catalogne : Du trafic de drogue au terrorisme, portrait d’Abdelbaki Es Satty

Mince, ne dépassant pas les 1,70 m, remarquablement calme, quadragénaire né au Maroc et déjà condamné en 2012 dans une affaire de trafic de drogue. Les médias espagnols et internationaux continuent de dresser des portraits du Marocain Abdelbaki Es Satty, soupçonné d’être le cerveau des attentats de Catalogne.

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Des policiers espagnols patrouillant à Las Ramblas à Barcelone. / Ph. Samuel Aranda – New York Times
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Plus d’une semaine après les attentats en Catalogne qui ont fait 15 morts et une centaine de blessés à Barcelone et Cambrils, les médias espagnols et internationaux continuent de s’intéresser à celui qu’on qualifie de «cerveau» des attaques terroristes. Mercredi, le New York Times a brossé le portrait d’Abdelbaki Es Satty.

«Il portait parfois des jeans, s’habillait comme un ‘hipster’ et n'avait qu'une barbe courte. Il était incontestablement courtois et soigneusement discret», rapporte le journal américain. L’imam de Ripoll semble avoir «entraîné les jeunes qu'il a attirés dans sa cellule terroriste pour se comporter de la même manière, menant ainsi une double vie».

Un recruteur terroriste expérimenté, formé pour faire profil bas

Abdelbaki Es Satty, l'imam que les autorités espagnoles considèrent comme le «cerveau» des attaques terroristes en Catalogne, semble être un as de la tromperie. «Ses associations avec les djihadistes datent de plus d'une décennie, mais il a réussi à échapper au contrôle des autorités et à la suspicion de beaucoup d’habitants à Ripoll, petite ville du nord de la Catalogne où il s'est présenté l'année dernière pour offrir ses services», poursuit le NYT. Celui-ci de raconter que la technique d’Abdelbaki Es Satty «s’inspire directement du registre des recruteurs djihadistes d’Al-Qaïda avec qui il était entré en contact il y a au moins 11 ans». Des méthodes utilisées pour «sélectionner soigneusement et préparer les jeunes recrues au profit de l’État islamique».

L’imam de la mosquée de Ripoll est mort le 16 août, lorsque des explosifs qu'il fabriquait avec l'aide de quelques jeunes recrues ont explosé dans une maison située à Alcanar, au sud de Barcelone. «L’enquête montre que la police a récupéré plus tard un livre des décombres, avec l’inscription ‘Soldat de l'Etat islamique en terre d'Andalousie’», rapporte le New York Times. Même après sa mort, les jeunes hommes ont poursuivi son projet dès le lendemain, sans bombe, en fonçant sur une foule à Barcelone et Cambrils.

«Comment a-t-il échappé aux contrôles destinés à protéger le public contre d’éventuels attentats ?», s’interroge le journal, estimant que «cela montre l'habileté d'un recruteur terroriste expérimenté, celui qui semble avoir été formé à faire profil bas afin que personne ne pense à regarder ses antécédents».

Condamné une fois à quatre ans de prison ferme en 2012 pour trafic de drogue, Abdelbaki Es Satty est né au Maroc vers 1970 dans un petit village de la région de Chefchaouen. Il aurait fourni peu d’information sur sa vie à la mosquée de Ripoll où il a travaillé jusqu'en juin, rapportant simplement qu’il serait marié et père de plusieurs enfants. Son colocataire, Noureddine, précise à El Mundo : «Il voyageait au Maroc jusqu’à deux fois par mois.» Selon le journal espagnol, l’imam de Ripoll était «mince, ne dépassant pas les 1,70 m et remarquablement calme».

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