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Grand Angle

Zo moeder, zo dochter : Filles de Marocaines aux Pays-Bas

Pleunie Van Raak termine ses études de photographie à Berda, aux Pays-Bas, par une série photographique et documentaire sur les couples contrastés et affectueux que forment mères et filles dans les familles marocaines immigrées. 

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«Telle mère telle fille», une série photographique et documentaire de Pleunie Van Raak. / Ph. Pleunie Van Raak
Crédit photo : Pleunie Van Raak
Crédit photo : Pleunie Van Raak
Crédit photo : Pleunie Van Raak
Crédit photo : Pleunie Van Raak

Comme deux fois la même femme saisie dans deux cultures et à deux âges différents. Les photos de Pleunie Van Raak, étudiante en photographie à l'Académie des arts et du design (AKV - St.Joost) de Breda au sud des Pays-Bas, sont saisissantes. Dans «Telle mère telle fille», une série photographique et documentaire exposée début juillet, des mères marocaines immigrées aux Pays-Bas prennent la pose aux côtés de leur fille au milieu de leur salon. Parfois marocain, parfois européen, mais souvent avec de grands canapés.

«Dans mon travail, je recherche toujours à établir un lien entre les histoires personnelles et les problématiques sociales actuelles. Je photographie l’intimité et elle me permet d’accéder à des sujets difficiles et sensibles en laissant place à la discussion», explique la jeune photographe.

Lassée d’entendre des critiques sur les Marocains des Pays-Bas par des personnes qui n’en avaient jamais côtoyés, la jeune femme explique qu’elle a voulu être au contact de ces familles à travers les femmes. «Les hommes maroco-hollandais sont souvent décrits de façon négative dans les médias. Mais je n’entends pas beaucoup parler de la femme marocaine. À première vue, ils semblent que les femmes soient toujours placées en arrière-plan, alors qu’elles ont un rôle très important dans la famille», explique la photographe.

Des chemins différents mais une fierté réciproque

Ses images montrent ainsi un couple de femme dont il est saisissant de mesurer les ressemblances et les différences. Comme s’il s’agissait de la même femme photographiée dans deux cultures et à deux âges différents. «Pendant les interviews qui ont accompagné mon travail photographique, j’ai souvent entendu les mères dire qu’elles n’étaient pas d’accord avec les choix de leurs filles. Les filles m’ont expliqué qu’elles ressentaient la pression de leurs parents mais également celle de la société occidentale. J’ai constaté qu’il y avait souvent une incompréhension entre les deux. Dans les vidéos, on peut voir leur désaccord et pourtant, il est beau de voir qu’elles ont trouvé un moyen de résoudre leur différend par un amour plus grand l’une pour l’autre», raconte Pleunie Van Raak.

Si les mères forment ainsi des vœux très traditionnels pour leurs filles, elles sont également les premières à être fières de leur réussite professionnelle. «Beaucoup de mères voulaient avant tout un homme bon pour leur fille et un avenir stable, explique-t-elle, mais comme elles-mêmes n’ont pas pu étudier - tout comme les pères à qui j’ai pu parler - et qu’elles ont tout abandonné pour donner un avenir à leurs enfants, elles sont donc extrêmement fières quand leurs filles qui travaillent font carrière.»

Beaucoup d’amour et de tendresse transparaissent ainsi des photographies et des vidéos de Pleunie Van Raak. A leur tour, «les filles sont fières quand elles réalisent que leurs mères, malgré des débuts difficiles aux Pays Bas, sont toujours allées de l’avant, ont mis de côté leurs peurs pour donner le meilleur d’elles-mêmes.»

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