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Grand Angle

Hirak : Les autorités de Melilla ont remis au Maroc un demandeur d’asile politique

Les jeunes rifains qui ont déposé des demandes d’asile à Melilla et Motril, en Andalousie, risquent-ils d’être remis au Maroc ? Hier, les autorités de Melilla ont refoulé vers Nador le journaliste Najim Belgharbi qui avait formulé, il y a un mois, la même requête.

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Le mur de séparation entre l’enclave espagnole et le Maroc. / Ph. Monica Gumm/Laif-REA
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Les autorités de Melilla ont expulsé vers Nador un journaliste rifain du site Rifexpress.com. «Najim Belgharbi est arrivé, il y a un mois, illégalement dans la ville et a immédiatement demandé l’asile politique, arguant qu’il a fui la vague d’arrestations opérée par les forces de l’ordre dans les rangs d’activistes du Hirak», nous confie une source à Nador.

Hier, Najim Belgharbi a été remis à la police de Nador où il a été interrogé pendant deux heures avant sa libération, indique une page Facebook à Tamsamane.

Les véritables motifs de son expulsion sont encore opaques. Certains médias voient là les premières conséquences des attentats terroristes de Barcelone et Cambrils sur les demandeurs d’asile rifains en Espagne.

Effet Barcelone et Cambrils ?

«Faux», rétorque notre source. «A l’instar des autres pays de l’Union européenne, le voisin ibérique a installé à Melilla deux cellules dédiées à la réception des requêtes d’asile : l’une est située au passage de Bni Nsar et l’autre au tribunal de la ville. Toutes les demandes doivent être examinées dans un délai de 15 jours. Une fois le rejet prononcé, la procédure du refoulement est lancée», explique-t-il.

Notre interlocuteur d’ajouter : «Si l’effet terrorisme a joué un quelconque rôle dans l’expulsion de Najim Belgharbi, les autorités marocaines et espagnoles auraient durci le contrôle des personnes originaires du quartier Namouss, dans la périphérie de Nador, où des éléments du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) ont interpellé un individu soupçonné de liens avec les auteurs des attentats de Catalogne.»

Reste à savoir si les 19 jeunes rifains ayant déposé des demandes d’asile à Melilla et les quatre autres à Motril seront remis aux autorités marocaines. Des éléments de réponse devraient être apportés dans les prochains jours.

Nous saurions alors si le cas de Najim Belgharbi est réellement une exception qui obéit à des considérations particulières, ou bien s’il s’agit des prémices d’une série d’expulsions frappant tous les Rifains qui ont déclaré fuir les arrestations des manifestants du Hirak.

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