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Grand Angle

Al Hoceima : Après Imad El Attabi, décès ce vendredi d’Abdelhafid El Haddad

Plusieurs sources médiatiques et des militants informent ce vendredi du décès d’Abdelhafid El Haddad. Ce rifain, chauffeur de taxi et père de famille, a été transféré mercredi à l’hôpital Mohammed VI d’Oujda. Les activistes du Hirak affirment que son hospitalisation est due à l’inhalation du gaz lacrymogène. Le procureur du roi avait démenti. Détails.

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Jeunes manifestants à Al Hoceima / Ph. Fadel Senna - AFP
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Le Hirak du Rif, né en octobre dernier suite à la mort de Mohcine Fikri vient d’enregistrer un deuxième mort. Ce vendredi, plusieurs sources médiatiques, citant le personnel du Centre hospitalier universitaire Mohammed VI d’Oujda, annoncent la mort d’Abdelhafid El Haddad.

Ce denier a été transféré le 9 août dernier à l'hôpital Mohammed V à Al Hoceima. Il aurait été blessé lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre le jour des funérailles d’Imad El Attabi. Contacté par Yabiladi ce vendredi, l’avocat et militant Abdessadak Elbouchattaoui confirme l’information.

«Abdelhafid El Haddad a été déclaré mort ce vendredi vers 6h30 du matin. Sa dépouille est en route actuellement vers Al Hoceima.»

L’avocat rifain, membre du comité de la défense des détenus du Hirak à Al Hoceima nous informe aussi que «les autorités locales exercent des pressions sur sa famille pour ne pas révéler sa mort». «Il est possible qu’il soit directement inhumé sans funérailles. Elles exercent des pressions notamment sur la femme du défunt pour qu’elle accepte leurs conditions et qu’elle ne révèle pas la vérité», nous révèle-t-il.

Abdessadak Elbouchattaoui indique aussi que la famille n’a pas non plus reçu le dossier médical du défunt et revient sur les circonstances des incidents du 9 août. «Effectivement il souffrait de crises d’asthme mais sa femme m’a confirmé qu’il a été hospitalisé suite à l’inhalation du gaz lacrymogène la nuit de l’inhumation d’Imad El Attabi le 9 août dernier», rappelle-t-il. Il raconte aussi que lors du transfert d’El Haddad à l’hôpital d’Al Hoceima, «on lui a injecté un médicament qui ne convient pas à son état de santé». «Son cœur s’est d’abord arrêté avant d’être réanimé mais il est resté dans un état de mort clinique», poursuit notre interlocuteur.

Abdelhafid souffrait d'asthme, selon le procureur du roi à Al Hoceima

Il informe aussi que le défunt, chauffeur de taxi de son vécu, est père de trois enfants, tous encore mineurs. «Une membre de la famille m’a rencontré et m’a demandé de les laisser tranquilles et de ne pas "politiser" ce dossier», indique-t-il, en concluant que cela fait partie des pressions exercées sur la famille pour ne pas demander l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances du drame.

Hier, le procureur général du roi près la cour d'appel d’Al Hoceima a indiqué dans un communiqué que les informations véhiculées par certains médias et réseaux sociaux, relevant que la présence d'un citoyen dénommé Abdelhafid El Haddad à l'hôpital Mohammed V à Al Hoceima est due à son inhalation du gaz lacrymogène le soir du 9 août lors des événements survenus dans la ville, sont «dénuées de tout fondement» et «n’ont aucun rapport avec la réalité».

Le procureur général a affirmé que les investigations menées à ce sujet montrent que l'individu en question se trouvait à l'hôpital Mohammed V car il souffrait d'asthme, et qu’il poursuivait son traitement dans cet établissement hospitalier où il dispose d'un dossier médical tel que confirmé par son épouse lors de son audition par la police judiciaire.

«La personne concernée a été transférée mercredi matin au Centre hospitalier universitaire d'Oujda pour y compléter son traitement», conclut le procureur.

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