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Grand Angle

Les jeunes femmes MRE regrettent les incivilités et le harcèlement dans les rues marocaines

Les Marocains résidant à l'étranger (MRE), généralement, reviennent en famille au Maroc pour rendre visite aux proches et profiter des quelques semaines de vacances. Les jeunes, particulièrement les filles ont du mal à profiter pleinement des vacances dans leur pays. Pour cause : le sentiment d'insécurité dans la rue, surtout le soir, avec le harcèlement qu'elles peuvent subir. D’où la nécessité d’un accompagnement, qui, pour certaines jeunes filles, peut devenir parfois étouffant. Témoignages.

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Photo d'illustration / Archive - DR
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Rencontrées au Port Tanger Med, certaines filles ayant témoigné par rapport au sentiment d'insécurité pendant les vacances au Maroc, disent être incapables de sortir, par exemple le soir, sans être accompagnées.

Les filles subissent un comportement déplacé de la part de certains hommes qui peut parfois aller jusqu'à l'agression physique. «Le harcèlement dans la rue est très répandu. Ça dérange, et je ne peux rien faire contre l’attitude de certains qui te suivent partout. Et ce, sans oublier les gros mots à la plage par exemple», regrette Yousra, 19 ans, résidant à Toulouse.

Pour sa part, Leila une jeune femme de 25 ans d’origine Tangéroise et résidant à Albacete exprime un sentiment mêlé : «Je suis heureuse à chaque fois que je rentre au Maroc, mais le fait de savoir que je ne pourrai pas me permettre de sortir et voyager tout seule réduit la teneur de ce sentiment». Avant d’ajouter «c’est très stressant de sortir toute seule pour une balade dans ma ville, à une heure tardive comme je le fais en Espagne».

Pour une fille, être accompagnée est une nécessité

En vacances, les jeunes filles MRE rentrent au Maroc pour se distraire, passer du bon temps, sortir entre cousines ou amies. Elles sont pourtant nombreuses à regretter la privation de sentiment de liberté. Seule solution pour éviter profiter de leur vacances sans être harcelées ou agressées : sortir avec une présence adulte et/ou masculine.

«Je ne laisse jamais mes filles sortir toutes seules la nuit. En France, elles peuvent le faire parce qu’on les dérange pas. Ce qui n’est pas le cas, malheureusement, chez nous», se désole une maman MRE originaire de Meknès et résidant à Lyon.

Khadija, une Marocaine enseignante à Paris et originaire de Taroudant, se retrouve à chaque fois face aux mêmes contraintes : «Pour sortir le soir, je suis obligé d’être accompagnée par des hommes. J’ai déjà eu de mauvaises expériences que je ne veux plus voir se reproduire.»

Le harcèlement, les incivilités et parfois même les agressions physiques pèsent négativement sur le plaisir que procurent les vacances au pays. C’est pourquoi certaines jeunes femmes plaident pour un renforcement de la protection de la part des autorités, à défaut de pouvoir changer les mentalités de certains.