«Comme les années précédentes, le Maroc a été en 2010 un partenaire actif dans la politique de voisinage et a enregistré des progrès dans de nombreux domaines du plan d’action». C’est l’un des principaux constats de l’Union européenne, contenus dans son rapport 2010 sur le Maroc. L’UE souligne en outre que «le bilan de la deuxième année de mise en œuvre du document conjoint/statut avancé est globalement positif».
Politique sociale
Le Maroc est particulièrement félicité sur les plans économique et sociale, même si les défis sociaux restent encore «énormes». Le rapport souligne l’importance des efforts budgétaires en faveur des secteurs sociaux et des progrès en matière de scolarisation et d’alphabétisation. Ce qui se traduit par une amélioration des «indices de pauvreté». Une action soutenue et cohérente pour permettre «un rattrapage des très faibles indicateurs de développement humain» s’avère «nécessaire», ainsi que «la création d’un système de redistribution des fruits de la croissance fondé sur les droits sociaux».
Libertés fondamentales
Cela dit, le document s’attarde longuement sur l’état de la démocratie et des libertés fondamentales dans le royaume et constate que «le tableau est contrasté pour 2010», contrairement aux années précédentes. Notamment en ce qui concerne la liberté de la presse : «plusieurs mesures restrictives contre les médias tant marocains qu’étrangers, en particulier touchant la liberté de mouvement, ont été constatées». L’UE s'attend à l’adoption du nouveau Code de la presse.
Niveau de corruption élevé
Autre source d’inquiétude des partenaires européens, les «atteintes à la liberté d’expression et de manifestation des défenseurs des droits de l’Homme». Les violences de Laâyoune de novembre dernier ont été jugées «particulièrement préoccupantes» par l’UE. Le niveau général «élevé» de la corruption continue de porter préjudice à l’image du Maroc même si «la situation s’est légèrement améliorée» par rapport à l’année dernière.
Réformes politiques
Le discours royal du 9 mars dernier, semble rassurer les 27 et continue de susciter un grand espoir pour une véritable ouverture démocratique comme sur l’avenir des relations Maroc-UE : «Si ce haut niveau d’ambition se confirme dans les faits, cette réforme contribuera largement à mettre en œuvre les valeurs au cœur du ‘statut avancé’ et les principes proposés par l’Union européenne dans le cadre du Partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée».
Le défi de 2011
L’année 2011 devrait, selon les partenaires de la rive nord de la Méditerranée, se traduire par la réalisation de «nombreux engagements pris» dans le cadre du statut avancé. Notamment en matière de rapprochement réglementaire entre le Maroc et l’UE. Mais le royaume doit d’abord remplir plusieurs conditions. A commencer par «l’indépendance de la justice». Eneko Landaburu, ambassadeur de l’UE à Rabat, ajoute pour sa part que le Maroc «est idéalement placé pour saisir les opportunités offertes par la nouvelle Politique européenne de voisinage» s’il «relève les défis de l'enracinement d'une démocratie durable et d'une économie solidaire».