Malgré la fatigue, les jeunes MRE se montrent heureux d'avoir, enfin, mis les pieds sur le territoire marocain. Une réponse est particulièrement sur toutes lèvres : le retour au pays est devenue une habitude, inculquée depuis l’enfance par les parents. Natifs d’un autre pays, ces jeunes binationaux disent avoir hâte de retrouver, chaque été, leur famille et amis, se détendre et vivre des moments mémorables pour rompre avec la monotonie du reste de l'année.
«Après une longue année en France, j’attends les vacances de l’été pour revoir ma famille. J’ai toujours cette vision festive des vacances au Maroc», explique Abir, 23 ans, native de Paris. Pour Anas, natif de Barcelone, les liens ne sont jamais coupés avec son pays d’origine. «Il est vrai que sur les papiers je suis espagnol. Mais je me sens Marocain avant tout. D'ailleurs en Espagne, je ne fréquente que les endroits marocains», explique l’étudiant en génie mécanique. Othmane, 20 ans, le frère d'Anas, est lui aussi dans la même logique.
Un retour définitif au Maroc est envisageable
Pour ces jeunes d’origine marocaine, le retour au Maroc n’est pas seulement synonyme de détente. Ils ambitionnent, quand ils auront la possibilité, de rentrer au pays afin d’y travailler, voire d'y mener des affaires. «Je rêve de rentrer au Maroc pour fonder ma propre entreprise. Je connais beaucoup de jeunes marocains en France qui le font et pensent à le faire», fait savoir Abir, fille de parents jdidis. Cependant, la concrétisation de cette ambition est formulée par certaines conditions :
«Pour que je puisse monter ma propre affaire au Maroc, j'ai besoin qu’on m’assiste, qu’on me conseille et qu’on me facilite les démarches administratives.»
Pour sa part, Anas est dans une autre perspective quant à un éventuel retour définitif. «L’idée de rentrer définitivement est envisageable. Je compte le faire plus tard, vers l’âge de 40 ans», indique le jeune âgé de 19 ans et originaire de Ksar el Kebir.
Cependant, certains jeunes n'hésitent pas à pointer les mauvaises expériences vécues durant les vacances estivales. Ainsi, Samar, 22 ans, étudiante et native de Madrid, explique être agacée par le traitement que sa famille subit une fois arrivée au Maroc : «J’aime beaucoup mon pays, mais parfois, à force de voir qu’on nous prend pour des guichets de banque automatiques quand les gens savent qu’on vient de l’étranger... Je trouve ça vraiment dommage.»