Affaire Facebook: grâce royale pour Fouad Mourtada

La condamnation fut sévère avec trois années d'emprisonnement. Elle a même été jugée «lourde» par Khalid Naciri, ministre de la Communication (et porte parole du gouvernement El Fassi), lors d’une sortie médiatique sur la chaîne TV BBC la semaine dernière. Mais qu’est-ce qui a conduit le Chef de l’Etat à prendre cette décision ? «Décision» qui se révèle être un véritable désaveu pour la justice. Est-ce la «coalition» de la blogosphère internationale ? Ou tout simplement, le geste d’un «homme» qui a utilisé son pouvoir pour donner une seconde chance à un jeune citoyen ?

Il semblerait que cette dernière «hypothèse» soit la plus probable. Celles et ceux qui se serviront de cette décision royale pour des interprétations du genre : c’est la pression internationale qui a parlé ou encore le Maroc a tranché entre modernité et tradition, s’inscrivent en faux. Après le feuilleton du «virus Zotop» et l’implication de deux jeunes marocains qui avaient conçus un virus utilisé pour détruire des infrastructures informatiques de plusieurs institutions américaines, cette nouvelle affaire liée à l’informatique met en relief l’apprentissage du Maroc en la matière.

«Ce qui est nécessaire pour le Maroc, c’est de développer une culture de l’Internet. Mourtada doit être libéré et le Prince Moulay Rachid pourrait nous aider à avancer dans la culture de l’Internet au travers de son patronage d’une campagne nationale pour la culture de l’Internet au Maroc», déclare Saïd Essoulami, directeur exécutif du Centre CMF MENA pour la promotion de la liberté d’expression dans le monde arabe.

Ce dernier ajoute que les opérateurs de l’Internet comme Maroc Telecom devrait saisir la balle au bond et soutenir matériellement une grande initiative nationale pour le développement de l’Internet par le biais d’ateliers de sensibilisation auprès des internautes en herbe (et autres) sur l’utilisation de ce nouvel instrument de communication. Son appel sera-t-il entendu ?

Pour l’heure, on peut se satisfaire de la libération d’un jeune homme, plein d’avenir, qui a fait la Une de nombreux médias dans le monde ces dernières semaines. Sa famille, ses proches, ses «potes» devraient lui réserver un accueil chaleureux. Reprendre goût à la liberté n’a pas de prix.