France : Un Franco-marocain ému par l’histoire d’un réfugié afghan lance une cagnotte

Voici là une jolie histoire dont Hussein Houssami, entrepreneur franco-marocain, est à l’origine.

Le 18 juillet, alors qu’il emprunte le quai d’Austerlitz, dans le 13e arrondissement de Paris, pour rentrer à son domicile du 12e, Hussein Houssami est interpellé à un feu rouge par un garçonnet qui lui demande une pièce, raconte 20 minutes.

N’ayant pas de monnaie, il lui offre toutefois une petite paire de lunettes trouvée dans une chaîne de restauration rapide. «La joie sur le visage de cet enfant était indescriptible», se souvient-il. Le petit garçon s’en va ensuite la montrer à un homme assis un peu plus loin. «Ce dernier me remercie en anglais et me tend alors un morceau de papier griffonné», poursuit Hussein. Sentant que la conversation sera longue, ce dernier se gare et rejoint l’homme.

Originaire de Moqor, dans la province de Ghazni, en Afghanistan, Lukman Khattat demande à Hussein de lui traduire en français une lettre qu’il veut lui dicter. Dans celle-ci, poignante, il s’adresse à son fils, Artan. Il lui demande de se souvenir qu’il est un homme, lui aussi, même s’ils «t’appelleront ‘migrant’, ‘clandestin’, peut-être même, avec un peu de bonté, ‘réfugié’». En réalité, Artan est mort il y a trois semaines, confie Lukman. Le petit garçon à qui Hussein a donné les lunettes est son neveu, le fils de son frère, lui aussi décédé.

Le jeune chef d’entreprise décide de poster «un peu sans réfléchir» la lettre sur Facebook. Très vite, likes et partages pleuvent (1 025 le 26 juillet), mais aussi demandes pour savoir comment venir en aide à Lukman Khattat et son neveu.

Hussein Houssami ouvre la cagnotte en ligne «#UneBalançoireSurUnArbre». L’argent ainsi récolté sera versé sur un compte Nickel que Lukman Khattat pourra utiliser pour vivre un mois dans des conditions dignes le temps de se rapprocher, si ce n’est rejoindre, avec Hashmat, l’Angleterre, où vit une partie de sa famille éloignée.