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Grand Angle

Opération Marhaba 2017 : Les voyages en autocar, sacré parcours du combattant

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) s’expliquent sur leur choix de privilégier les autocars plutôt que les autres moyens de transport. S’ils soulignent volontiers que le prix est abordable, ils déplorent d’autres problèmes lors de leur voyage. Témoignages.

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Photo d'illustration. / DR
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Parmi les moyens de transport auxquels recourent les MRE pour rentrer au pays le temps d’un été, l’autocar est particulièrement sollicité. Les raisons sont diverses : certains pointent le coût du transport, d’autres avouent une phobie de l’avion, d’autres encore se réjouissent du plaisir du voyage.

En revanche, les usagers s’accordent sur une chose : ils disent être victimes de retards parfois excessifs et en proie à des agences de voyages qui imposent leurs propres conditions.

Depuis le début de l'opération Marhaba 2017 jusqu’au 19 juillet, le port Tanger Med a accueilli plus de 1 479 autocars.

Un transport beaucoup plus abordable que l’avion ou la voiture…

La plupart des MRE sondés qui transitent par le port Tanger Med attestent que le choix de l’autocar est dicté par des raisons financières. «Pour moi et ma famille de 4 personnes, le bus est beaucoup plus abordable que l’avion ou la voiture. Je paye deux fois moins cher en voyageant ainsi qu’en voiture», déclare un père de famille résidant à Barcelone.

«Je ne peux pas me permettre de rentrer en voiture. La situation financière est dure en Espagne à cause des problèmes liés au marché du travail. Pour aller au Maroc, je paye 350 euros à raison de 70 euros par place», explique-t-il. «Il n’y a pas que les places à payer ; il faut aussi compter le bagage qui, même s’il est moins cher qu’en voiture ou en avion, reste quand même coûteux, surtout pendant la période estivale. Son prix varie aussi d’une agence à l’autre», ajoute-t-il.

Toutefois, le recours à l’autocar ne dépend pas seulement du coût de transport. «Je ne peux pas prendre l’avion parce que j’en ai la phobie», confie une Marocaine originaire de Toulouse.

De plus, si le prix du bus est moins élevé que les autres options, reste que la fatigue se fait sentir auprès des usagers dits vulnérables, à savoir les enfants et les personnes âgées. En effet, le voyage peut parfois durer 3 jours à cause des longues distances à parcourir et des retards récurrents.

…mais désorganisé

C’est que les autocars sont aussi synonymes d’ennuis, de retards et de stress. «Ça fait plus de 4 heures que j’attends l’arrivée du bus. Et ce n’est pas la première fois, c’est toujours le cas !», s’agace un Marocain de Madrid.

«Les chauffeurs de bus s’arrêtent dans les stations de service quand ça les arrange, mais généralement ils disent être pressés, et de ce fait ne s’arrêtent pas pour permettre aux passagers de se reposer, se nourrir et récupérer un peu d’énergie pour continuer la route», déplore-t-il.

Aussi, l’aléatoire règne dans le secteur des agences de voyages. Il est bien sûr possible de dénicher une compagnie dotée d’un personnel compréhensif et attentif aux besoins des clients. Or, nombreux sont les MRE à déplorer une équipe peu attentionnée. «Lorsque je suis rentrée au Maroc début juillet, j’ai eu la chance d’être transportée par des agents respectueux et empathiques. Mais cette fois-ci, l’agent traite mal les passagers et va même jusqu’à les insulter - certains d’entre eux ne comprennent pas l’arabe», témoigne la Marocaine de Toulouse.

D’autres font remarquer que les autorités doivent parfois intervenir pour que les agences de voyages soient plus respectueuses à l’égard des MRE. «Le fait de changer d’autocar en cours de route, c’est devenu une norme pour nous. Ce n’est plus une surprise. Les agences courent derrière leurs propres intérêts sans prendre en compte les nôtres, c’est pourquoi les autorités doivent être là pour faire respecter nos droits», conclut quant à lui le MRE de Madrid, originaire de Sidi Kacem.

Nous avons tenté de solliciter quelques employés d’agences de voyages. Sans surprise, ils n’ont pas pipé mot.