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Grand Angle

Hirak : La SNRT, Médi1 TV et MED Radio épinglées par les sages de la HACA

Ce dimanche, la Haute autorité de la communication vient de rendre public trois décisions relatives à la couverture médiatique du Hirak d’Al Hoceima. Elle épingle la SNRT et Médi1 TV pour les images utilisées dans des reportages, mais aussi MED Radio pour l’émission de Mamoun Dribi. Détails.

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Siège de la HACA à Rabat. / DR
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Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA), organe décisionnel de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a rendu public la semaine dernière trois décisions. Elles concernent la couverture médiatique par deux chaînes publiques, une chaîne privée et une radio privée, des événements d’Al Hoceima.

Dans deux des trois décisions, parvenues ce dimanche à Yabiladi, le CSCA adresse un avertissement à la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) pour les journaux d’informations diffusés par les services télévisuels Al Oula et Tamazight et à la Société Médi1 TV.

Les chaînes ont «enfreint les dispositions légales et règlementaires en vigueur»

La HACA «déclare que la SNRT a enfreint les dispositions légales et règlementaires en vigueur [et] décide d’adresser un avertissement à la SNRT», lit-on dans la décision. Le gendarme de l’audiovisuel «ordonne la notification de la présente décision à la SNRT, ainsi que sa publication au Bulletin Officiel». Même son de cloche pour Médi1 TV qui a aussi «enfreint les dispositions légales et règlementaires en vigueur», à qui la HACA «décide d’adresser un avertissement».

Pour les sages du CSCA, «les éditions des journaux d’informations précités ont contenu des images et des séquences, qui au regard des éléments matériels disponibles, ont été prises dans un contexte différent de celui dans lequel elles ont été présentées».

«Elles (les images, ndlr) se rapportent aux actes de violence ayant eu lieu à l’occasion de l’organisation d’un événement sportif pendant l’une des journées du championnat national de football professionnel au cours du mois de mars 2017, et ne sont pas liées aux actes de vandalisme visés par le communiqué du procureur général de la Cour d’appel d’Al Hoceima. [Cela suggère] au public, que ces images et séquences font partie des faits criminels objet de la poursuite intentée contre les accusés, d’autant plus qu’elles aient été diffusées concomitamment avec des scènes d’agents de la force publique victimes d’affrontements et autres actes de vandalisme, sans que cette diffusion ne précise qu’il s’agit d’images d’archives.»

Les sages du CSCA ont estimé que l’utilisation de ces images «met ces journaux d’informations en non-conformité avec les exigences légales et règlementaires en vigueur en la matière». Quant au cas de la chaîne tangéroise, le conseil supérieur de la communication audiovisuelle informe avoir «décidé, lors de sa plénière du 08 juin 2017, d’adresser une demande d’explication à la Société Médi-1 TV eu égard aux observations relevées». La HACA «a reçu en date du 04 juillet 2017 une lettre de la Société Médi-1 TV exposant un ensemble d’explications eu égard aux observations relevées».

Pour rappel, quelques jours seulement après la diffusion d’images concernant les événements ayant suivi un match de football à Al Hoceima, la SNRT avait estimé, dans un communiqué, que sa chaîne Al Oula «n’a fait que relayer le communiqué du procureur général du roi près de la cour d’appel à Al Hoceima datant du samedi 27 mai». Elle a même jugé que «les événements qu’a connus la ville sont liés et ne peuvent pas être divisés» au moment où les internautes marocains accusaient le groupe publique de Dar El Brihi de «trucage» et de «fabrication d’événements».

MED Radio également épinglée

La troisième décision émanant du CSCA concerne l’émission de «MED Radio» avec Mamoun Dribi et son édition du 27 mai dernier. Une demande d’explication a été adressée à la radio casablancaise et une réponse est parvenue le 23 juin dernier, poursuit le gendarme de l’audiovisuel.

Pour la HACA, «l’invité de l’émission a tenu des propos à connotation péjorative et dégradante pour la dignité humaine (…), et ce, sans l’intervention de l’animateur de l’émission conformément à l’obligation de maîtrise d’antenne, ce qui rend l’édition de l’émission précitée en non-conformité avec les dispositions légales et règlementaires en vigueur».

Les camarades d’Amina Lemrini Elouahabi déclarent «que la société audiovisuelle internationale (éditrice de MED Radio, ndlr) a enfreint les dispositions légales et réglementaires précitées», et lui adressent un avertissement. Ils ordonnent aussi à la radio casablancaise de diffuser, au début de l’édition de ladite émission qui suivra la notification, la lecture d’un texte d’avertissement.

Pour rappel, lors d’une émission diffusée en mai, par la radio casablancaise, Mamoun Dribi, co-animateur, s’était attaqué de manière très virulente aux manifestants du Rif avant de proférer des menaces à leur encontre. Une intervention qui a irrité plusieurs Marocains. Certains ont même appelé à une intervention du parquet général pour ouverture d'une enquête.

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