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Grand Angle

Fitch Ratings pointe les créances en souffrance au Maroc, Bank Al-Maghrib réagit

L'agence Fitch Ratings a épinglé dans un récent rapport les risques sur les créances en souffrance. La banque centrale marocaine se dit en désaccord avec le constat de l’agence de notation financière internationale. Et annonce, en réponse, une réforme sur les créances sensibles et les créances en souffrance.

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Photo d'illustration. / DR
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De nombreuses banques marocaines sont sensibles à la volatilité économique, notamment en raison de la faible qualité de leurs actifs et d’une prise de risques excessive par rapport à leur taille, estime l’agence de notation financière internationale Fitch Ratings dans un rapport rendu public hier.

Le ratio pondéré du capital par rapport au poids du risque est de 12,6% à la fin de 2016. En effet, les ratios inférieurs pour Attijariwafa bank (10,8%) et la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE : 9,7%) mettent en évidence leur vulnérabilité à des chocs, même modérés, qui pèsent sur leurs Ratings de Viabilité.

Les prêts douteux sont considérablement plus élevés au Maroc que sur les marchés développés. La moyenne des sept plus grandes banques marocaines était de 9,7% à la fin de 2016.

«Nous pensons que les pratiques de déclaration locales sous-estiment l’ampleur réelle de la faiblesse de la qualité de l'actif. La Société générale Maroc (SGM) et la Banque marocaine pour le commerce et l’Industrie (BMCI), qui suivent des politiques de classification plus prudentes imposées par leurs banques mères françaises, ont enregistré des ratios significativement plus élevés de 14,6% et 12,7% respectivement», estime Fitch Ratings.

«Nous estimons que les emprunts douteux représenteraient 12% à 14% des prêts sectoriels si nous devions inclure des déficiences sous-déclarées ainsi que des listes de surveillance, des prêts restructurés et saisis.»

«Les banques marocaines ont généralement un appétit de risque plus élevé que les banques que nous évaluons sur les marchés développés. Leurs normes de souscription peuvent devenir plus détendues car elles s'adaptent aux conditions du marché local lorsque les opportunités de prêt deviennent limitées et la concurrence s'intensifie. Les trois plus grandes banques du pays se développent dans d'autres marchés africains, ce qui implique une exposition à des obligations souveraines nationales évaluées de manière significativement inférieure aux obligations souveraines marocaines (BBB-) et aux environnements opérationnels les plus risqués», écrit-elle encore.

Bank Al-Maghrib annonce une réforme

De son côté, Bank Al-Maghrib (BAM) s’est dit en désaccord avec le constat de Fitch Ratings, indique le site d’information Bourse news. «Nous allons nous rapprocher de Fitch savoir comment ils sont arrivés à ces conclusions», a déclaré ce jeudi à Casablanca Hiba Zahoui, directrice de la supervision bancaire au sein de Bank Al-Maghrib.

Elle a également fait savoir qu’une réforme serait en cours concernant deux principaux points : les créances sensibles et les créances en souffrance. Pour les premières, il s’agirait de mettre en place des critères pour mieux harmoniser la classification des créances, tandis qu'un nouveau critère de classification sera introduit concernant les prêts en souffrance, notamment sur la notion de défaut.

Il s’agira des clients qui opèrent des dépassements de ligne de manière persistante. Si les remboursements se font souvent hors délais, cela entrainera leur classification en catégorie «défaut».

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