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Grand Angle

Une hausse des secousses telluriques au nord du Maroc ?

En quelques jours, la terre a tremblé à de multiples reprises au nord et à l'est du Maroc. Pourquoi cette soudaine recrudescence de séismes ? Eléments de réponses avec Nacer Jabour, responsable à l’Institut national de géophysique.

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Photo d'illustration. / DR
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Les dix derniers jours ont enregistré une fréquence assidue de secousses telluriques au nord et à l'est du royaume. A Figuig, une secousse de 4,5 degrés sur l’échelle de Richter a eu lieu le 4 juillet, puis une autre de 4,6 degrés dans la région de Nador le 8 juillet. Cette semaine, le 11 juillet, la terre a tremblé dans la même journée à Nador et Al Hoceima à différents degrés. Enfin, ce matin, une secousse tellurique de 4,1 degrés a été recensée à Saïdia.

Le nord du Maroc est en effet une région à fort potentiel sismique. «L’épicentre se trouve dans les zones offshore, soit en dehors des côtes», relativise toutefois Nacer Jabour, responsable à l’Institut national de géophysique. «Une activité sismique intense s’est déclarée à partir du mois de mai. Quelques secousses telluriques ont dépassé la magnitude 4 mais ont été faiblement ressenties par la population.»

La différence, cette fois-ci, réside dans la localisation de l’activité. «Les épicentres se trouvent habituellement près d’Al Hoceima. Or, on remarque actuellement une migration vers l’est dans la zone offshore en face de Saïdia et Nador», précise Nacer Jabour. Certaines failles offshore en face de Saïdia ont en effet été réactivées, d’où la recrudescence de l’activité sismique. Elles se situent à une centaine de kilomètres de la zone côtière. Un «petit nombre de chocs ont été localisés sur la terre sèche», ajoute le responsable.

«Ne surtout pas se précipiter dans les escaliers»

D’après lui, la continuité de ces tremblements de terre dans le temps peut être interprétée comme des signes précurseurs d’une plus grosse secousse. Cependant, il n’existe pas de technique fiable de prédiction sismique pour déterminer la survenue de séismes et prévenir la population en amont. «Les signes sont très approximatifs», reconnaît Nacer Jabour.

Selon le sismologue, la vigilance doit être de mise dans cette zone. Le Réseau national de surveillance sismique enregistre d’ailleurs en temps réel les secousses, «qui peuvent survenir à n’importe quelle heure», et travaille jour et nuit pour les localiser.

Nacer Jabour insiste sur un point important en cas de tremblement de terre : «Il ne faut pas céder à la panique ; les gens ont en effet des conduites dangereuses parfois. Il faut rester calme et faire preuve de bon sens». Pour se protéger, la meilleure solution est de trouver un refuge adéquat en se plaçant sous des tables en bois ou sous les cadres des portes, par exemple. «Il ne faut surtout pas se précipiter dans les escaliers», avertit Nacer Jabour.

Le tremblement de terre d’Agadir en 1960, qui avait fait plus de 12 000 morts et 25 000 blessés, a marqué toute une génération de Marocains. La capitale du Souss avait été entièrement reconstruite suite à ce séisme, d’une magnitude de 5,75 sur l’échelle de Richter.

Près de cinquante ans plus tard, en 2004, la région d’Al Hoceima avait elle aussi été marquée par un tremblement de terre, qui avait causé la mort de 628 personnes, blessé 926 autres et laissé 15 230 habitants sans abri.

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