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Grand Angle

France : Harcèlement de deux fillettes d'origine marocaine, le père porte plainte

Depuis 2009, deux jumelles de 10 ans d'origine marocaine auraient été insultées, bousculées voire frappées par d'autres élèves dans leur école primaire à Bandoufle, une petite commune de l'Essonne, avant que leurs parents ne les placent en école privée. Ils mettent en cause la directrice, mais signalent aussi le manque de coopération, entre la mairie et l'inspection académique de l'Essonne, pour trouver une issue. L'inspecteur académique a qualifié le père de famille de «vindicatif voire menaçant». Pour le moment, son cabinet n'a «pas plus d'informations à fournir», malgré une plainte pour diffamation déposée à l'encontre de l'inspecteur.

Publié
Photo : Le Parisien
Temps de lecture: 3'

Insultes, parfois à caractère raciste, intimidations, et bousculades : un quotidien difficile à supporter pour Karima et Leila*, deux jumelles d'origine marocaine de 10 ans. L'école Saint Exupéry, dans la petite commune de Bondoufle, en Essonne, n'a pas réussi à gérer ce conflit, relayé par Le Parisien, et les instances responsables - la mairie et l'inspection académique - n'ont pas aidé à régler le problème. Au contraire, le directeur de l'inspection académique de l'Essonne est allé jusqu'à qualifier le père des fillettes de «vindicatif voire menaçant». Farid Z.*, le père, répond en déposant plainte contre le directeur de l'inspection académique, pour diffamation. Sa plainte s'ajoute à d'autres, sur lesquelles le parquet ne s'est pas encore prononcé.

Une équipe pédagogique impuissante ?

Le père revient sur le vécu de ses filles dans l'école Saint-Exupéry de Bondoufle. Depuis 2009, un groupe de filles ne lâchait plus les deux jumelles, selon Farid Z. Pourquoi ? «De la jalousie au regard de leurs bonnes notes», explique le père. En classe et pendant les récréations de cette petite école primaire de moins de 150 élèves, les bousculades se seraient répétées. Lunettes jetées par terre et cachées, des gifles, des insultes poursuivaient même les fillettes en dehors des classes, via internet. «Ta gueule, c'est moi qui a eu le dernier mot, petite conne, arrête de vouloir faire genre que tu sais te battre, je te pousse avec mon doigt t'es au sol», voilà un des messages (corrigé) postés sur le mur MSN d'une des jumelles. Ces messages «que tout le monde pouvait lire, même les cousines au Maroc», témoignent d'un climat haineux.

Cette situation, l'école n'est manifestement pas parvenue à la gérer. Après qu'une des jumelles aurait été «frappée violemment et giflée», la directrice aurait reconnu ne pas pouvoir faire grand chose. Elle aurait simplement proposé de porter plainte auprès de la police, explique-t-il. «Elle a même annoncé ça à l'enfant pendant les cours. Ce qui a causé à mes filles encore plus de dérangements», se plaint-il.

Quand les problèmes se sont intensifiés, fin 2010, la directrice n'était pas disponible pour un rendez-vous. Une mère d'élève aurait commencé à prendre part au conflit. Elle serait venue «harceler nos filles à la sortie d'école et même dans les lieux publics», rapporte le père des jumelles. Début mars 2011, un clash entre les deux familles dans un centre commercial donne lieu à des plaintes des deux côtés. Quand, à l'école, une nouvelle bousculade a lieu le 8 mars, les parents gardent les jumelles à la maison. Elles étaient «très choquées et désespérées», raconte leur père, un certificat médical atteste de leur incapacité à aller à leur école.

La mairie et l'académie bloquent un changement d'école

Un changement d'école s'imposait et Farid Z. s'est adressé à la mairie pour en faire la demande. La mauvaise gestion de l'école semble, alors, se poursuivre dans les administration, car la mairie lui demande de s'adresser à l'académie, tandis que cette dernière le renvoit vers la mairie. Au final, la famille reçoit un courrier de l'inspection de l'éducation nationale, daté du 21 mars, lui indiquant qu'après consultation de Madame le maire adjoint chargée des affaires scolaires de Bondoufle, un changement d'école est impossible. Il «arriverait trop tardivement dans l'année et serait préjudiciable à la scolarité de vos enfants», justifie l'inspectrice responsable, sans pour autant avoir consulté la famille au préalable. De plus, aucune mention n'est faite des difficultés que rencontraient Karima et Leila à l'école Saint-Exupéry.

Le secrétariat de l'école, contacté par nos soins, fait savoir que la directrice refuse de s'exprimer sur cette affaire. De même, le service scolarité de la mairie de Bondoufle a «reçu la consigne de ne pas parler de cette affaire», nous dit-on au téléphone, mais le directeur de l'inspection académique de l'Essonne, M. Wassenberg, s'est confié à l'AFP. Il a estimé que «l'origine du conflit se situe hors de l'école» et a qualifié le père de famille de «vindicatif voire menaçant». Ce dernier a porté plainte pour diffamation. Contactée à plusieurs reprises, l'inspection académique a affirmée qu'elle n'avait «pas plus d'informations à fournir» pour le moment.

Nouvelle école, nouveaux amis pour les jumelles, mais le petit frère ?

Pour Karima et Leila, la situation semble toutefois s'améliorer. A défaut de pouvoir aller dans une autre école publique, les parents les ont inscrites dans une école privée. Là, «tout se passe bien» rapporte le père. Les filles «ont bien intégrées la nouvelle école», et auraient déjà «plein d'amis». Une raison pour Farid Z. d'expliquer qu'il peut passer l'éponge sur la gestion du conflit par l'ancienne école. Il n'en est pas de même de l'inspection académique et de la mairie ; la famille veut avoir des explications sur le manque de coopération. Les parents continuent leurs démarches auprès des deux organismes.

Ils ont demandé le changement d'école du petit frère des jumelles, en petite section de la même école, mais attendent toujours une réponse. Aujourd'hui, l'enfant reste à la maison.

* Les prénoms ont été changés

Racisme...
Auteur : EL BAKI Mohamed
Date : le 02 juin 2011 à 16h43
... Adulte sous toutes les formes et les enfants copient leurs parents...
Xénophobie,racisme,exclusions... et ce n'est pas demain la fin...
Toutes et tous nous devons nous mobiliser et faire barrage à cette xénophobie, ce racisme ces intégrismes et autres exclusions.
L'hyporcisie doit être bannie.
Hypocritie des politiciens
Auteur : K3r
Date : le 22 mai 2011 à 20h05
Les petites communes, surtout pavillonnaires, n’ont presque pas connu la révolution française. Ses habitants sont restés à l’époque du moyen âge et n’ont hérité de leurs ancêtres que l’arrogance et le mépris.
Enfin, en France plus on est intello et aisé et moins on est raciste…
Et la politique s'en serve pour gagner son électorat...Quelle hypocritie de la "Liberté, Egalité, Fratrenité..." et sont heureux de passer des vacances au Maroc...
Dernière modification le 22/05/2011 20:11
racisme
Auteur : metin99
Date : le 20 mai 2011 à 02h43
meme les enfants francais deviennent racistes.
c'est normal, tous les jours on entend à la tv des politiciens
francais faire du racisme.cela devient normal et banal d'(etre raciste
Franchement, c'est honteux...
Auteur : K3r
Date : le 18 mai 2011 à 23h49
Mr L’inspecteur a oublié l’intérêt suprême des enfants et la mairie n’a pas trouvé « opportun » de leur changer d’école… !! On a là un exemple de la pernicité des monopoles qui virent ainsi facilement vers le totalitarisme. L’académie par son communiqué souhaite ainsi empêcher que des parents n’apprennent le droit (et le devoir) de protéger leurs enfants, et elle est partiellement responsable de ce qui est advenu ensuite l’école d’aujourd’hui, où les enfants sont découragés, démotivés, humiliés même, mis en danger dans leur santé mentale et physique…

C'est honteux
Dernière modification le 18/05/2011 23:50
L’école n'est pas un lieu "hermétique"
Auteur : K3r
Date : le 18 mai 2011 à 23h26
Pour moi l'école n'est pas un lieu « hermétique », Elle est aussi le reflet de ce qui se passe à l'extérieur de ses murs : Problèmes de société : la dislocation des familles, crise morale et la monté du populisme surtout dans des petites communes.
Les parents d’aujourd’hui étaient des enfants à une époque qui ressemblait étrangement à ce qu’elle est maintenant. Donc, ils ont subi le même maternage/éducation et ne sont pas en meilleur état que leurs enfants « harceleurs et racistes ». Les parents portent également une responsabilité. Souvent, ils ont besoin d'être éduqués eux-mêmes. Si j’ose dire " comment permettre à des adultes « malades » d’élever des enfants bien portants ?"
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