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Grand Angle

France : Les filles d’immigrés maghrébins plus sujettes au chômage

Selon l’Institut national d'études démographiques, les filles dont les parents sont originaires du Maghreb sont plus exposées à l’inactivité professionnelle que les femmes nées en France de parents français.

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Photo d'illustration. / DR
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C’est un constat qui résonne souvent aux oreilles des fils et filles de l’immigration : les immigrés et leurs enfants, notamment maghrébins, sont plus confrontés au chômage que les personnes nées en France de parents français, selon une étude de l’Institut national d'études démographiques (Ined) publiée mercredi et relayée par l’AFP. Le rapport met en évidence une corrélation entre leur sentiment de discrimination et leur situation objective.

L’Ined a mis en perspective la situation des immigrés non européens sur le marché du travail et leur ressenti en matière de discrimination. Afin d’établir une comparaison de la situation des immigrés et celle de la population majoritaire, l'organisme a redressé la composition de ces groupes en fonction d'une multitude de facteurs, autres que les discriminations, susceptibles d’influer sur leur situation professionnelle : âge, niveau d'éducation, niveau de français, possession d'un permis de conduire, état de santé, situation familiale, origine sociale, nationalité française ou non, localisation géographique…

«Parmi les hommes âgés de 18 à 50 ans appartenant au «groupe majoritaire», c’est-à-dire nés en France métropolitaine de parents français, 10% étaient en cours d’études en 2008, contre 68% en emploi salarié à temps complet, 8% au chômage, 10% indépendants, 2% exerçant un emploi à temps partiel et 2% inactifs», explique d’emblée l’Ined.

«Par rapport à cette situation prise comme référence, les immigrés et fils et filles d’immigrés d’origine non européenne se différencient par moins d’emploi, plus de chômage et, pour les fils et filles d’immigrés, par le fait d’être plus souvent en études», poursuit l’établissement public parisien.

Sans surprise, les femmes sont plus touchées

Les écarts de taux de chômage sont plus importants pour les Maghrébins que pour les immigrés non européens nés dans une autre région du monde. Ils grimpent jusqu'à 7 points pour les femmes immigrées originaires du Maghreb. «Par rapport aux femmes du groupe majoritaire, les femmes immigrées sont plus souvent inactives (+6 points pour les immigrées hors Maghreb, et +12 pour celles du Maghreb), moins étudiantes (-7 points) et moins en emploi, que ce soit à temps complet ou à temps partiel», fait remarquer Dominique Meurs, l'auteur de l'étude.

«Comme leurs homologues masculins fils d’immigrés, les filles d’immigrés sont plus souvent étudiantes ou au chômage, et moins souvent salariées que les femmes du groupe majoritaire. Notons que les filles d’immigrés non européens qui sont originaires d’une autre région que le Maghreb ne sont pas davantage au chômage ou inactives.»

Enfin, «les immigrés et fils et filles d’immigrés non européens déclarent plus que les autres avoir vécu des situations de refus injustifiés d’emploi», note encore l’Institut. Ce dernier apporte un éclairage sur ce point : «les groupes plus jeunes sont davantage que les autres dans une phase de recherche d’emploi et plus exposés à essuyer des refus injustifiés, ce qui expliquerait, par exemple, le pourcentage élevé d’enfants d’immigrés maghrébins ayant déclaré avoir subi une discrimination.»

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