Menu

Grand Angle

Union africaine : Le Nigéria a-t-il balisé le projet de visite d’une mission des droits de l’homme au Sahara ?

Les travaux du Conseil de l’exécutif de l’Union africaine ont connu une confrontation entre le Maroc et les alliés du Polisario au sujet d’une visite d’une mission africaine des droits de l’homme au Sahara. Une médiation du Nigéria a permis de lever les réserves marocaines.

Publié
L’assemblée générale de l’Union africaine, au siège de l’organisation, à Addis-Abeba, en janvier 2016. / Ph. Reuters
Temps de lecture: 2'

La délégation marocaine au Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) a-t-elle finalement accepté, hier, le projet d’une visite d’une mission de la «Commission des droits de l’homme et des peuples» au Sahara occidental ? Les médias du Polisario répondent tous par l’affirmative. 

Le «ministre des Affaires étrangères» du Front, Mohamed Salem Ould Salek, précise même que le Maroc «a échoué dans sa tentative d’enlever des paragraphes dans les rapports» de la commission qualifiant le Sahara de «territoire non-autonome».

Une médiation menée par le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a permis de lever les réserves du royaume. Il a d’ailleurs tenu samedi au siège de l’UA à Addis-Abeba une réunion avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Hier soir, le chef de la diplomatie d’Abuja s’est contenté de déclarer à la presse que sa médiation a été couronnée de «succès».

Une opportunité pour le Maroc de faire entendre sa voix

C’est désormais aux représentants du royaume et à l’UA de fixer en commun accord les dates pour la visite de la mission d’observation de la commission africaine au Sahara, sachant que ses membres avaient déjà effectué en 2013 un déplacement dans les camps de Tindouf.

Les médias du Polisario ont qualifié le feu vert marocain à la mission de «revers» pour le royaume. Seulement, la visite de la délégation africaine au Sahara sera une opportunité pour Rabat de plaider sa cause devant des représentants habitués pendant des années à n’écouter que la version unilatérale du mouvement séparatiste et de ses alliés au sein de l’instance panafricaine.

Ce sera également l’occasion de présenter aux Africains les élus sahraouis de la population dans les collectivités territoriales et dans les deux Chambres du Parlement. L’Union européenne a d'ailleurs accepté de les consulter lors des prochaines signatures des accords commerciaux avec Rabat ; alors pourquoi pas l’Union africaine ?

Certes, il sera difficile pour les Marocains de faire fléchir les opinions radicales des Sud-africains ou des Zimbabwéens, mais il est possible de convaincre d’autres membres de la «Commission des droits de l’homme et des peuples» de réviser leurs positions au sujet du différend territorial.

Ce face-à-face entre le Maroc et les partisans du Polisario au Conseil de l’exécutif de l'UA a annoncé officiellement le retrait du Nigéria des alliés inconditionnels du Front. Preuve en est sa médiation réussie. C’est également un autre point de satisfaction pour Rabat.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com