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Grand Angle  

Rabat : Des designers marocains empêchés d’accéder à l’Africa Design Days 2017

De jeunes créateurs n’ont pas pu participer à cet événement qui met à l’honneur le design en Afrique. Ils y voient une marque de favoritisme du fondateur de l’Africa Design Days, Hicham Lahlou.

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Des designers marocains ont été empêchés d’accéder à l’Africa Design Days 2017. / DR
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Un vent de favoritisme souffle-t-il à l’Africa Design Days 2017 ? C’est la question que se posent plusieurs designers marocains empêchés d’accéder à l’événement, organisé du 28 au 30 juin à Rabat, et aux conférences de la World Design Organisation. Cette ONG qui agit pour la valorisation du design dans le monde n'était toutefois pas au courant que des créateurs marocains n'ont pu prendre part à son événement.

Parmi eux, le designer marocain Younes Duret qui a posté ce matin une vidéo sur son compte Facebook dans laquelle il explique s’être vu refuser l’entrée à l’Africa Design Days, événement fondé par le designer Hicham Lahlou.

«Comme d’autres designers, j’ai été mis au courant de cet événement très tard. J’ai fait une demande en tant que visiteur simple il y a dix jours pour pouvoir y assister», explique à Yabiladi Younes Duret. Le jeune créateur dit avoir d’abord reçu un mail confirmant son inscription, lui demandant de communiquer sa carte d’identité nationale (CIN). «Une heure après, je reçois un mail me disant que je n’ai pas été autorisé à accéder à l’événement parce que les organisateurs croulent sous les demandes. Comme je m’y suis pris un peu tard, je leur ai accordé le bénéfice du doute», reconnaît-il.

Younes Duret contacte alors le magazine ID Prestige, avec lequel il travaille sur un projet. «Le directeur de publication m’apprend qu’il a des accréditations pour les journalistes, sauf qu’il était trop occupé pour pouvoir y aller. Il m’a proposé de m’y rendre à sa place et a envoyé un mail au service presse de l’African Design Days pour lui dire qu’il me mandatait. Ils nous ont répondu qu’il n’y avait aucun problème», poursuit-il. Des mails que Yabiladi a pu consultés ce vendredi.

Hicham Lahlou dit ne pas être au courant

Une fois arrivé sur place, c’est la douche froide : le designer, qui se présente avec son accréditation, se voit fermer la porte au nez. «J’ai senti qu’ils étaient un peu affolés derrière le desk. Un homme a fait savoir à la responsable presse que je ne pouvais pas rentrer, sans raison. Il a simplement dit qu’il obéissait à des instructions. J’ai demandé à pouvoir enregistrer une vidéo pour qu’il me le certifie mais ça n’a pas été possible. Il m’a dit de sortir ‘tout de suite’ sur un ton limite agressif», raconte-t-il.

«C’est là que j’ai compris que ce n’est pas moi qui avait mal procédé à l’inscription, mais qu’il s’agissait d’une décision nominative. Hicham Lahlou ne souhaitait pas que moi et d’autres designers assistions personnellement à l’évènement.»

L’intéressé de botter en touche : «C’est une polémique, ce n’est pas vrai du tout. Je ne suis pas du tout au courant de ça. On a lancé une candidature sur Internet il y a des mois. C’est un événement ouvert au public. Il faut que les designers voient ça avec l’équipe qui gère l’événement.» Hicham Lahlou avance également la capacité d’accueil de la salle : «Le site a dû arrêter les inscriptions car la salle ne peut pas accueillir plus de 32 personnes.»

Younes Duret se dit également déçu : «L’événement est organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le ‘label royal’ comprend une clause de fédération selon laquelle on ne doit pas refuser l’entrée d’un Marocain à un événement comme celui-là dans la mesure où il a été accepté. On ne peut pas bénéficier de ce label pour faire du business personnel et du favoritisme.»

Les designers lésés devraient lancer une pétition pour «arrêter le favoritisme dans le domaine de la création par intérêt personnel à un événement international».

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