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Grand Angle

Sahara : Le recours à des tribunaux de pays tiers ne fera que «saper les efforts de l’ONU»

Le Polisario et son réseau de soutien en Europe jubilent à l’annonce de saisie de navires transportant des phosphates du Sahara. L’ancienne ministre espagnole, Ana Palacio apporte un autre son de cloche. Elle affirme, dans une tribune, que le recours aux tribunaux de pays tierce ne fera que saper les efforts des Nations Unies de régler le différend territorial.

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Ana Palacio, l'ancienne cheffe de la diplomatie espagnole. / Ph. DR
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Dans sa guerre contre le Maroc, le Polisario parie sur la carte des ressources naturelles. Deux plaintes ont été déposées en Afrique du Sud et au Panama réclamant la saisie de navires transportant des tonnes de phosphates extraites du Sahara.

L’affaire fait plutôt grand bruit. Les médias du Front jubilent surtout que la justice sudafricaine, animée par des calculs politiciens, a accepté d’instruire la plainte présentée par la défense du mouvement séparatiste. En revanche, au Panama, l’affaire est désormais close.

Mise en garde contre le scénario catastrophe

La manœuvre de recourir à des juridictions d’Etats étrangers ne plait guère à l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Ana Palacio (10 juillet 2002-18 avril 2004). Dans une tribune écrite à l’issue d’une visite à Laâyoune, elle y affirme que de la «nouvelle tactique du Polisario d'utiliser des tribunaux civils de pays tiers pour nuire au Maroc ne fera que saper le processus de l’ONU». Le rôle des Nations unies sera alors relégué aux seconds plans au profit d’une présence plus remarquée et plus déterminante de tribunaux de certains pays.

Afin que ce «scénario catastrophe» soit avorté, l’ancienne cheffe de la diplomatie espagnole estime qu’«une solution au conflit du Sahara occidental n’est possible que si, et seulement si, les parties impliquées -spécialement le Maroc et le Polisario mais aussi les pays voisins et particulièrement l’Algérie- s’engagent» dans des négociations sérieuses.

Et de conclure par réitérer que «l’ensemble de la communauté internationale a intérêt dans la réussite du processus des Nations unies et la responsabilité de tout mettre en œuvre pour lui garantir les conditions du succès».

En Espagne, d’autres voix ne partagent pas l’avis d’Ana Palacio. Elles se sont réunies, d’ailleurs, le mercredi 27 juin dans l’université Juan Caralos à Madrid, en présence du «premier ministre du Polisario», Mohamed Taleb Oumar, pour répéter en chœur des appels à faire pression sur le Maroc et exiger de l’Union européenne d’appuyer les thèses du Front.

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