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Les chiffres ambitieux et les perspectives prometteuses portés par l’aéronautique au Maroc lui ont conféré un intérêt croissant sur la scène industrielle étrangère ; européenne en l’occurrence.
Sous la houlette d’Invest in Morocco, l’Agence marocaine de développement des investissements, le Maroc participe à la 52e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) ; le fameux Salon du Bourget, qui réunit l’ensemble des acteurs mondiaux de l’industrie aéronautique et spatiale. L’évènement s’est ouvert ce lundi et se poursuivra jusqu’au 25 juin.
La délégation marocaine sera conduite par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, selon le magazine Challenge. L’objectif est stratégique : renforcer la position du Maroc en tant que plateforme compétitive de production à proximité de l’Europe et destination privilégiée des investissements dans l’industrie aéronautique.
Pour Moulay Hafid Elalamy, la conjoncture mondiale met la filière aéronautique marocaine au défi - double de surcroît : «Le secteur vit un moment charnière. On estime la demande mondiale à près de 40 000 avions à construire d’ici à 2030. Les cadences de production n’ont jamais été aussi importantes et cela pose un défi industriel majeur : l’aéronautique doit changer de schéma de production et s’orienter davantage vers le modèle de l’industrie automobile. Ce n’est pas un hasard si Boeing a sollicité Toyota pour la construction de son site de Renton qui produit la nouvelle génération du 737.» Le ministre ne tarit pas d’éloges sur les potentialités du royaume.
«De nouvelles plateformes agiles et compétitives doivent émerger. Le Maroc a été identifié par les leaders comme l’une des plateformes les plus performantes. Le prérequis du travail avec Boeing était de parvenir à un accord qui n’engageait pas de commande publique en contrepartie; l’accord devait être purement industriel. Le Maroc a convaincu sur les trois principaux critères d’évaluation de Boeing : qualité, livraison à temps et compétitivité.»
9 milliards de dirhams de chiffre d’affaires depuis 2010
Ces dernières années, le développement de filières diversifiées, notamment le câblage, la mécanique, la chaudronnerie, le composite et l’assemblage mécanique, ont positionné le Maroc comme une destination privilégiée de la sous-traitance aéronautique, explique le ministère de l’Industrie. L’émergence de l’aéronautique au Maroc a été confirmée par l’implantation du géant canadien Bombardier. Avec un investissement de l’ordre de 200 millions de dollars américains, le projet Bombardier permet à terme la création de 850 emplois directs et 4 400 indirects. Histoire de couronner le tout, les prévisions tablent sur chiffre d’affaires annuel supplémentaire à l’export d’un million de dollars.
A ces chiffres s’ajoutent ceux, plus généraux mais non moins prometteurs, du secteur : 120 entreprises installées en 12 ans ; 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires ; 4,5% du total des exportations (contre 1% il y a dix ans) ; 12 000 postes d’emploi ; 9 milliards de dirhams de chiffre d’affaires depuis 2010 et 17% de taux de croissance annuel moyen depuis 2010.
C’est sans compter l’installation, en 2013, du MIDPARC à Nouaceur, l’une des 22 plateformes industrielles intégrées, mises en place dans le cadre du Pacte «Emergence», rappelle le ministère français de l’Economie, qui se fait l’écho des atouts de l’industrie aéronautique marocaine. Cette zone franche de 126 hectares, dédiée à l’aéronautique, propose deux types de formules : le «locatif longue durée» pour les petits ateliers. Les entreprises, notamment les PME, ont ainsi la possibilité de recourir à des ateliers relais en attendant la construction de leur usine. La seconde formule concerne l’«achat» de terrain pour les grandes unités. Parmi les entreprises aéronautiques qui ont fait le choix de s’y implanter, on retrouve, hormis Bombardier, Eaton, NSE Aero Maroc, Innovelec, AHG, Goam, Alcoa fastening System, Stelia, Hexcel, ou encore Tecalemit.
Le secteur organise également deux évènements bisannuels : l’International Marrakech Air Show, qui figure parmi les salons aéronautiques avec des démonstrations aériennes et des expositions de constructeurs (la 6e édition est prévue en avril 2018), et le B to B Aerospace Meetings, une convention d’affaires internationale pour la sous-traitance aéronautique. La prochaine rencontre se tiendra à Casablanca en octobre 2017.
