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Grand Angle

Les monarchies arabes du CCG se déchirent, que fera le Maroc ?

Rien ne va plus entre les alliés du Maroc du Conseil de coopération du Golfe. L’Arabie saoudite, les Emirats et le Bahreïn viennent de rompre leurs relations diplomatiques respectives avec le Qatar. Que fera le Maroc ?

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Le roi Mohammed VI avec les chefs d’Etat du CCG à l’occasion de l’ouverture du Sommet Maroc-Pays du Golfe à Ryad, en avril 2016 / Ph. MAP
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Si le sommet de Ryad a permis à Donald Trump de remporter le «jackpot» en signant des contrats avec l’Arabie saoudite d’un montant de 380 milliards de dollars, il n’a pas réussi aux monarchies arabes. Le conclave a fait voler en éclats l’harmonie de circonstances affichée par les membres du Conseil de coopération du Golfe sur les dossiers yéménite et iranien.

Tout à commencer par des déclarations attribuées à l’émir de Qatar, Cheikh Tamim, publiées sur le site de l’agence de presse de son pays, accusant le royaume wahhabite, les Emirats et le Bahreïn de mener une campagne diffamatoire contre Doha visant à la faire passer pour un soutien financier du terrorisme islamiste.

La goutte de trop

L’émir a d’abord exprimé son soutien aux Frères musulmans, au Hamas palestinien et au Hezbollah libanais chiite pour ensuite appeler à une révision des relations avec l’Iran. Des propos qui avaient soulevé un tollé chez les autres monarchies du Golfe. Face à la fureur de ses «alliés», le Qatar a tenté de jouer le coup d’une attaque qui serait l’œuvre de hackers. Des explications qui n’ont convaincu ni Ryad ni Abou Dhabi, donnant lieu à une féroce guerre médiatique.

Le 24 mai, la chaîne saoudienne Al Arabiya publie un reportage de son correspondant à Washington sur une conférence organisée par un think tank américain sur le «soutien qatari aux groupes terroristes». Un invité de marque y était présent : l’ancien ministre de la Défense, Robert Gates qui a travaillé avec les présidents George W. Bush et durant le premier mandat de Barack Obama.

Le lendemain, c’est au tour d’Al Jazeera de répliquer, donnant la parole à une ONG islamiste qui accusait les Emirats de «crimes de guerre» au Yémen. Durant les deux dernières semaines, les deux médias ont consacré des émissions entières à attaquer les ennemis de leurs propriétaires. Cette affaire de déclarations n’est en effet que la goutte qui a fait déborder un vase déjà plein de divergences entre l’Arabie saoudite et le Qatar.

Le précédent de l’Iran en janvier 2016

Cette tension peut être l'occasion pour le Maroc de mener une médiation entre les frères-ennemis. Certes le chemin vers une réconciliation est semé d’embûches, d’autant que la semaine dernière une tentative koweitienne avait échoué, mais le royaume est appelé à réagir eu égard de ses excellentes relations politiques et économiques avec les protagonistes.  

En effet, le Maroc ne devrait probablement pas suivre le mouvement de rupture des relations diplomatiques avec le Qatar. Pour mémoire, le royaume était le seul allié de l’Arabie saoudite et des Emirats à ne pas prendre des mesures contre l’Iran suite à l’attaque de janvier 2016 de l’ambassade saoudienne à Téhéran et son consulat à Meshed par une foule furieuse contre l’exécution d’un dignitaire chiite.

En attendant une réaction officielle du Maroc, les partisans du Qatar -et ils sont nombreux- se mobilisent sur les réseaux sociaux et appellent les autorités à ne pas rompre ses relations avec Doha, rapporte une publication qatarie basée à Londres. Au royaume, le Qatar compte plusieurs obligés répartis dans différents secteurs.

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