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Grand Angle

Benkirane cherche-t-il à jouer les médiateurs entre l’Etat et «Hirak» Rif ?

Dans une opération de communication bien ordonnée, Abdelilah Benkirane a critiqué le traitement du gouvernement El Othmani du «Hirak» tout en ménageant le roi Mohammed VI. Peut-on y voir un appel du pied de la part du secrétaire général du PJD au Palais afin de jouer les médiateurs ?

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Abdelilah Benkirane / Archive - DR
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A l’issue d’une réunion tenue hier, avec le «Bureau national de la jeunesse du PJD», Abdelilah Benkirane aurait pointé du doigt la réaction du gouvernement El Othmani vis-à-vis du mouvement de contestation qui secoue le Rif, la traitant de «confuse». C'est ce que rapporte l’agence de presse turque Anadolu qui cite sous couvert d’anonymat un participant à ladite réunion.

Le secrétaire général de la Lampe aurait affirmé que la «Mobilisation» n’est qu’une «expression de la déception des habitants de la région», ajoute la même source.

Et selon ce membre de la jeunesse du PJD, l’ancien chef du gouvernement aurait appelé à une «accalmie» en vue de laisser «le champ libre à des initiatives sérieuses pour trouver des solutions à la tension qui prévaut dans la région».

Vers une médiation ?

Benkirane aurait assuré qu’ «Al Hoceima et le Rif bénéficient de la sollicitude du roi Mohammed VI». Est-ce là un appel de pied pour jouer les médiateurs ? L’opération de communication autour des propos de Benkirane devant ses jeunes n’est d’ailleurs pas innocente.

Force est de constater que contrairement au PAM ou à d’autres partis politiques dépourvus d’ancrage au Rif, la Lampe peut se targuer d’y avoir un maillage solide. Certes depuis leur basculement dans les rangs de la majorité à l’issue des élections législatives du 25 novembre 2011, les «frères» de Benkirane ont perdu des plumes dans la région. Mais ils jouissent encore d'une bonne réputation auprès des habitants.

Justement cette bonne presse pourrait les prédestiner à jouer le rôle de médiateur entre l’Etat et les représentants modérés du «Hirak». Les positions exprimées par des membres de la Lampe, députés, élus et la section d’Al Hoceima, jouent en faveur d’une éventuelle médiation des islamistes -et à leur tête Benkirane- dans un conflit qui dure depuis le décès de Mohcine Fikri, fin octobre 2016.  

Ce serait une belle revanche pour l’ancien chef du gouvernement qui ferait un retour par la grande porte sur les devants de la scène politique alors que l’exécutif El Othmani et les représentants de l’Administration territoriale ont échoué à circonscrire l’expansion du «Hirak» au Rif. En témoigne les récentes manifestations massives à Nador et Laaroui.  

En plus de l’aval de l’Etat marocain, une éventuelle médiation de Benkirane aura également besoin de l’appui d’Al Adl wal Ihssane, l’autre force politique déterminante au Rif.  

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