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Grand Angle

Sarkozy, en mode Bush, ne « laissera pas l'attentat de Marrakech impuni »

Le président  français se voit-il pousser des ailes ? Rendant hommage aux victimes françaises de l’attentat de Marrakech, mardi 3 mai à l’aéroport d’Orly, il a entamé un discours activiste, allant jusqu'à affirmer que «la France ne laissera pas ce crime impuni». Un jour après que des soldats américains aient tué Ben Laden, Sarkozy s'inspire-t-il du discours jadis aussi volontariste de George Bush, sur la traque d'Al Qaida ? Il en donne l'impression, même s'il dit faire confiance au Maroc. Mais si cette confiance venait à être déçue, et si certaines théories du complot sur les auteurs de l'attentat s'avéraient, jusqu'où irait l'Etat français pour punir les responsables ?

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«La France ne laissera pas ce crime impuni». Le président français Nicolas Sarkozy s'érige-t-il en justicier à la manière d'un George W. Bush après les attentats du 11 septembre ? Le discours est proche de celui de l'ancien président des Etats-Unis. «Les terroristes savent désormais qu'ils n'auront aucun répit, nulle part, jamais. Où qu'ils se trouvent, où qu'ils se cachent, ils seront recherchés, suivis à la trace, débusqués et ils auront à rendre compte de leurs crimes», a ajouté le chef de l'Etat. Sous-entendu : les services français captureront les terroristes, quelles que soient les difficultés à surmonter.

Un message fort envers les familles des victimes, qui intervient un jour après que les services américains aient tué Oussama Ben Laden; mais  que signifie-t-il ? La France va-t-elle s’ingérer dans les affaires intérieures du Maroc, sur annonce du chef de l'Etat en personne ? Va-t-elle mener l'enquête à la place des autorités marocaines, pour rendre justice, punir les responsables ?

Des questions que l'agence de presse marocaine a préféré ne pas soulever, et même esquiver. En titrant «Attentat de Marrakech: La France fait confiance à la justice marocaine», Maghreb Arabe Presse (MAP) donne une toute autre impression du discours de Nicolas Sarkozy. Le discours se prêtait à cela, car après ses déclarations presque guerrières, le président français a ajouté : «Je fais bien sûr toute confiance aux autorités marocaines pour conduire l'enquête jusqu'au bout, identifier et juger les criminels qui sont à l'origine de ce massacre».

Cette partie du discours est plus dans le respect des normes internationales, mais au vu du discours par ailleurs musclé de Sarkozy, une question mérite d'être posée : que ferait la France si cette confiance dans les autorités marocaines était déçue ? Que proposerait Sarkozy si l'enquête marocaine ne donnait pas de résultats ? La France prendrait-elle le relais des enquêtes ?

Jusqu'où irait la France ?

De plus que l'enquête s'annonce difficile. Personne n'a encore revendiqué l'attentat. Deux suspects seraient recherchés par la police, et en parallèle, les ministres de l'Intérieur et de la Communication confirment que la piste d'AQMI est poursuivie. D'autres se permettent des interrogations plus larges. Dans le Monde des religions, Mohamed Fadil Redouane, doctorant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Paris-Sorbonne), avertit notamment que «la théorie du complot est plausible».

«Cette hypothèse, ajoute le chercheur, si elle est pour l’instant invérifiable, est plausible, parce qu’elle permettrait à une partie du pouvoir de reprendre la main, de décrédibiliser les islamistes et de maintenir une certaine pression sécuritaire sur le peuple marocain tout en le détournant de ses velléités démocratiques auxquels il semblait jusqu’à présent farouchement accroché.»  

Si l’attentat de Marrakech portait la signature, comme le dit Mohamed Fadil Redouane,  «des centres de pouvoir internes» de l’Etat marocain, quelle serait alors l’attitude de Sarkozy ? Comment la France punirait-elle les «terroristes» qui ont orchestré cet acte ?

ton martial et utilisation du drame à des fins politiques
Auteur : rédaction
Date : le 04 mai 2011 à 19h31
Bonjour,

Vous avez bien vu que le principal sujet de cet article est le ton martial du président Sarkozy, qui pourrait d'ailleurs bien être interprété comme utilisation d'un drame À des fins politiques... L'expression des condoléances et la confiance en la justice marocaine auraient suffi.

Par ailleurs, l'article ne soutient nullement que le gouvernement soit derrière cette explosion. Il indique simplement qu'une hypothèse a été soulevée sur l'implication de centres de pouvoir internes - une hypothèse parmi d'autres, d'ailleurs classée par le chercheur lui même comme théorie du complot.

Dans l'optique du ton jusqueboutiste de Sarkozy, l'article pose ensuite la question de savoir jusqu'où irait la France, le cas échéant, dans l'enquête sur l'explosion. Une question hypothétique, qui doit surtout illustrer le caractère populiste du discours de Sarkozy. N'y voyez pas un appel à une quelconque révolution

cordialement,
la rédaction
Ce qui est sur
Auteur : miamiam
Date : le 04 mai 2011 à 18h56
c est que Yabiladi sous couvers de journalisme a choisi son camp.

Cher Yabiladi, vous tombez de plus en plus bas. A vouloir vous donner une image revolutionnaire et allez dans le sens du vent de certains excites, vous vous permettez d utiliser un drame qui touche le Maroc et d autres pays a des fins politiques.

Quand une petite fille de 10 ans qui venez a passer des vacances dans notre pays, vient a perdre la vie parce qu elle etait au mauvais endroit au mauvais moment alors oui je comprends que son president prenne un ton martial.

Soutenir (en prenant la peine de citer des pseudos intellectuels) que le gouvernement soit derriere ce meurtre est indecent. Ce qui m est insupportable c est de sentir que dans vos propos si au grand malheur cela s averait le cas, vous en resentiriez une certaine jouissance.

Des vies ont ete enlevees, laissons-les reposer en paix. La justice de Dieu et des hommes se fera un jour ou l autre.
Ne melangons pas debat politique avec ce drame.
Emission spécial MRE
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