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Grand Angle  

Activistes détenus du Rif : Le Comité de défense et le ministère de la Justice donnent leurs versions

Alors que le juge rattaché au ministère de la Justice a fait le point sur l’état d’avancement des enquêtes menées par la BNPJ avec les activistes du Hirak, le Comité de défense a organisé une conférence de presse à Tanger pour la même raison, en y présentant une autre version.

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Manifestation à Al Hoceima, le 31 mai 2017. / Ph. Fadel Senna - AFP
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Les versions portant sur les activistes arrêtés depuis vendredi dernier à Al Hoceima puis transférés au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) divergent. Jeudi soir, Hicham El Blaoui, juge rattaché au ministère de la Justice était l’invité du journal de la première chaîne Al Aoula pour faire le point sur les enquêtes menées par la BNPJ. Il évoque 31 personnes arrêtées à Al Hoceima puis transférées à Casablanca. L’enquête est menée sous la supervision du parquet général de la cour d’appel d’Al Hoceima. Les activistes arrêtés seraient accusés, toujours selon le juge, d’«atteinte à la sécurité de l’Etat», entre autres, rapportent ce vendredi nos confrères d’Alyaoum 24.

Hicham El Belaoui a insisté sur le fait que les familles des détenus ont été informées des motifs de l'arrestation de ces derniers et du lieu où ils se trouvent, en réponse aux versions rapportant le «kidnapping» des figures de proue d’Al Hirak.

«Les kidnappings ne sont que des allégations émises par certains pour influencer le cours de l’enquête. Le parquet général est prêt à entamer toutes les procédures nécessaires sur ces allégations et leur impact. Le kidnapping est un mot qui n’existe plus dans le dictionnaire de notre pays compte tenu des acquis et des avancées en matière de droits et de libertés.»

Le Comité de défense dit ne pas avoir d'information sur Nasser Zefzafi

Selon Hicham El Blaoui, «les émeutes qui ont eu lieu à Al Hoceima ont conduit à l’arrestation d’un groupe de personnes présumées impliquées dans ces événements». Le juge explique ensuite que les personnes arrêtées se divisent en deux groupes : «Le premier a été poursuivi pour insultes à l’égard des forces de l’ordre dans l'exercice de leurs fonctions, en plus de violences ayant entraîné des blessures». Il cite aussi des délits de «vandalisme» et d’«atteinte aux biens d’autrui». Les membres de ce groupe ont déjà comparu devant le juge lors d’une première audience le 30 mai, qui a été reportée au 6 juin. Le juge rattaché au ministère de la Justice dit aussi que les services compétents enquêteront sur les «allégations de torture» et que les détenus subiront des tests.

La version présentée lors de ce journal est toutefois bien différente de celle soutenue par la défense des personnes interpellées. Jeudi soir, le «Comité de défense des détenus du Hirak d’Al Hoceima» a organisé à Tanger une conférence de presse.

Rachid Benali, coordinateur du comité cité par Alyaoum 24, a informé que les arrestations ont commencé vendredi 26 mai et que les avocats ont dû attendre mercredi 31 mai à 22 heures avant de pouvoir rencontrer leurs clients. «Nous avons rencontré cinq détenus et avons continué de nous réunir avec les autres ce jeudi jusqu’à 15 heures», a-t-il déclaré.

Avec l’avocat Anouar Ballouqi à ses côtés, Rachid Benali n’a pas manqué de critiquer l’intervention des forces de l’ordre suite à l’interpellation des suspects et «la violence» qui a accompagné cette intervention. Ils évoquent aussi des violations de la procédure pénale, le transfert des détenus d’Al Hoceima à Casablanca et des actes de torture.

Sur le cas de Nasser Zefzafi, leader d’Al Hirak au Rif, le comité dit ignorer son sort. Selon ce dernier, il aurait été placé en garde à vue pendant 96 heures et devrait attendre ce vendredi avant de prendre contact avec un avocat, date de l’expiration de sa garde à vue qui a débuté lundi 29 mai.

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