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Grand Angle  

Sidi Larbi Cherkaoui, le Belgo-marocain qui exorcise ses démons par la danse

Le chorégraphe a réussi à se frayer un large chemin dans l’univers de la danse, autant en Belgique qu’en France. Il dévoile sa dernière production sur la scène parisienne et bruxelloise.

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Sidi Larbi Cherkaoui. / Ph. DR
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Sidi Larbi Cherkaoui a l’art de se réinventer constamment. Le danseur et chorégraphe belgo-marocain présente sa dernière pièce «Icon» sur scène à Paris et Bruxelles, informe le magazine Télérama. Elle est à l’affiche de la Grande Halle de la Villette à Paris jusqu’au 3 juin puis, du 8 au 11 juin, au Théâtre national de Belgique à Bruxelles.

Sidi Larbi Cherkaoui a décidé d’allier la danse à l’argile pour en faire un mélange détonnant. «Danser avec de l’argile, c’est très difficile en effet. Elle entrave les mouvements et par conséquent, elle impacte la danse», a confié l’artiste de 40 ans à la publication culturelle. Installé à Anvers, ce dernier tient ses origines marocaines par son père, arrivé de Tanger pendant la vague d’immigration des années 1960, tandis que sa mère est flamande.

A travers sa dernière œuvre, le Belgo-marocain critique subtilement les icônes du monde moderne et le matérialisme ambiant de la société actuelle. Très curieux, il exorcise ces démons à travers son art «pour éviter [à ce dernier] de se figer, tant au niveau gestuel que dans son propos».

«Une époque très matérialiste»

D’autres médias se sont fait l’écho de la pièce de Sidi Larbi Cherkaoui : «[Il] rappelle la propension de l’homme à toujours se réinventer des icônes, religieuses ou profanes», écrit ainsi La Croix. L'artiste y «explore avec humour et ingéniosité l’impulsion humaine à élever des icônes – religieuses ou non – mais aussi à les profaner et les faire renaître.»

C'est que ce dernier veut «montrer à quel point nous croyons et valorisons les objets dans notre société : notre iPhone, notre ordinateur, nos bijoux… Nous sommes dans une époque très matérialiste», poursuit-il dans Télérama.

«C'est absurde de dire que l’on croit en tel ou tel dieu, alors que le matérialisme et le capitalisme sont ce qu’il y a de plus présent et de concret dans nos vies.»

Celui qui se dit très engagé politiquement se définit également comme «arabe, blanc, homosexuel et végétalien». Il partage d’ailleurs une conception bien à lui de l’engagement politique : «Je pourrais faire n’importe quoi, ce serait un acte politique. C’est forcément le cas quand on est relié à des minorités, d'une manière ou d'une autre.»

En près de 20 ans de carrière, Sidi Larbi Cherkaoui s’est fait un nom grâce à ses créations uniques, parfois avec des moines Shaolin, d’autres fois avec des danseuses chinoises ou des danseurs de l’univers du cirque. Son acharnement a fini par payer : en 2002, il a remporté le prix Nijinski à Monaco en tant que chorégraphe émergent. Deux ans auparavant, il avait été primé par le Barklay Theatre Award.

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