Menu

Interview

Un Franco-marocain raconte son combat contre l'obésité [Interview]

Hicham El Idrissi est un Franco-marocain résidant à Poissy (Yvelines) qui a souffert d’obésité pendant des années. En 2014, à l’occasion du premier jour du ramadan, il a décidé de chambouler son hygiène de vie pour perdre du poids. Il a perdu 70 kilos en 11 mois, alors qu’il en pesait initialement 162. Interview.

Publié
Hicham El Idrissi en 2014 (à g.), puis en 2017. / Ph. Hicham El Idrissi
Temps de lecture: 2'

Quel a été le déclic pour entamer votre transformation physique et votre perte de poids ?

Il y en a eu plusieurs, comme les problèmes de santé qui commençaient à s’accumuler, notamment des soucis de tension, de circulation, des problèmes cardiaques et d’autres liés au cholestérol. D’autres déclics sont venus de ma famille, qui me disait que j’étais en train de me faire du mal, puis il y a eu le regard et les critiques des autres. Tout ça m’a fait beaucoup réfléchir. Je me suis dit qu’il fallait que je me secoue pour changer. J’ai commencé mon régime en 2014, le premier jour du ramadan, naturellement. Quand on est gros, on n’aime pas se regarder dans un miroir. Mais cette fois, j’ai accepté de me regarder. Le déclic, ça a été d’accepter vraiment ce que l’on est et de se faire mal pour changer.

Quelles ont été les étapes pour y arriver ?

Je me suis beaucoup documenté sur l’alimentation et ce dont le corps a besoin. J’ai téléchargé une application, «Fat Secret» qui permet d’enregistrer tout ce que je consomme et tout ce que je vais dépenser. J’ai commencé à pratiquer des activités très simples comme marcher, monter les escaliers et faire le ménage, puis je me suis mis à calculer ce que je mangeais. La règle est simple : les calories dépensées doivent être supérieures aux calories consommées. On se prend vite au jeu avec l’application. J’avais rendez-vous avec mon médecin traitant chaque mois pour faire des analyses médicales et savoir où j’en étais dans ma perte de poids.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

On peut tous être motivés, on peut tous vouloir faire plein de choses, mais tant qu’on n’a pas le bon déclic, ça ne sert à rien. Il faut se dire que c’est quelque chose qu’on fait pour soi et non pas pour les autres. Ce qui est le plus dur dans le processus, c'est de se dire «est-ce que je suis capable d’accepter ce que je suis pour devenir ce que je veux être ?». Aujourd’hui ça va faire deux ans que j’ai terminé ma perte de poids. J’ai arrêté mon régime le 1er juin 2015.

Mon corps a beaucoup souffert : j’ai beaucoup de peau en trop à force d’avoir perdu du poids trop vite. Du coup, il va falloir que je subisse une opération chirurgicale. Un de mes objectifs, c’est de participer à une compétition de bodyfitness. J’aimerais en faire au moins une, mais pas forcément pour gagner. Dans ce genre de compétition, il faut être torse nu avec un short long. Il faut assumer son corps devant un public et un jury ; c’est ça la grande étape finale. J’ai encore du mal à me mettre torse nu. Je ne supporte pas de regarder les dégâts sur mon corps.

Quel conseil donneriez-vous aux gens qui souffrent d’obésité et veulent s’en sortir ?

Il faut arrêter de se mentir à soi-même et se demander comment et pourquoi on est arrivé là. Et puis si on décide de perdre du poids, c’est pour soi et uniquement pour soi, non pas pour ressembler aux autres.

Il faut beaucoup se documenter sur l’alimentation et l’hygiène de vie. Il y a une phrase qui me percute : «Je mange pour vivre, je ne vis pas pour manger.» Il peut m’arriver de craquer de temps en temps, mais ce n’est pas un moment ou deux de craquage qui vont gâcher toute une vie. Le plus important, c’est de se contrôler et d’accepter de faire des erreurs parce qu’on sait qu’après, on aura tout le temps de récupérer.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com