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Cheikh Mohamed El Fizazi et Nasser Zefzafi, leader de la «Mobilisation» dans le Rif, promettent une série ramadanesque de tirs croisés. Après la lettre adressée par l’ancien détenu dans le sillage des attentats du 16 mai à la figure de proue de la contestation qui secoue Al Hoceima et sa région depuis plusieurs mois et la réponse de ce dernier, Cheikh El Fizazi vient de s’adresser, une deuxième fois, à Nasser Zefzafi.
Dans une vidéo longue de six minutes et datant du samedi, le salafiste réplique. «Rien de bon ne viendra d’un peuple qui ne s’auto-conseille pas et moi je vous ai conseillé mais vous avez refusé de m’écouter», débute-il son monologue. Pour El Fizazi, les arguments présentés par Nasser Zefzafi l’impactent négativement.
«Je vous ai conseillé et vous avez répondu avec des propos qui portent atteinte à votre personne avant de porter atteinte à la mienne. Je vous le dis directement et sans détour : vous n’êtes même pas dignes de diriger deux personnes pour s’autoproclamer dirigeant et leader d’une mobilisation. Votre niveau scientifique, votre niveau intellectuel, votre niveau politique et votre niveau de charisme tendent vers zéro.»
Zefzafi, un «corbeau» qui dirige «vers les charognes des chiens»
Mohamed El Fizazi ne mâche pas ses mots, contrairement à la première lettre adressée au leader de la contestation née au lendemain du décès de Mohcine Fikri. «Le minimum qu’on puisse dire à votre égard est la phrase empruntée de certains : celui qui prend le corbeau pour un leader le dirigera vers les charognes des chiens», poursuit le salafiste. «J’ai bien peur que vous soyez ce corbeau qui orientent ses fans».
Le salafiste remet sa casquette de prêcheur pour démentir les hadiths et les citations employés par Nasser Zefzafi notamment celui sur le sultan et le savant. «Si vous voyez le savant fréquenter le sultan, sachez que le premier est un voleur», disait le hadith employé par Zefzafi dans une vidéo où il répondait à Cheikh El Fizazi. Pour ce dernier, ce hadith sur lequel Zefzafi a basé sa critique, «n’est pas fiable».
Le prêcheur de la mosquée tangéroise Tarik Ibn Zyad se défend ensuite de «sa proximité» avec le Palais royal, pointée du doigt par le leader d’Al Hirak (mobilisaiton) dans le Rif avant de revenir sur sa relation avec le roi Mohammed VI. A la fin de la vidéo, il pointe du doigt une faute grammaticale commise par Zefzafi qui répondait à sa lettre avant de l’inviter à «se faire petit». «Vous vous êtes chargé d’une mission plus grande que vous», conclut-il.
El Fizazi, «...dans les poubelles de l'histoire»
Jeudi, dans l’un des discours prononcés pour mobiliser les habitants d’Al Hoceima et sa région, Nasser Zefzafi a saisi l’occasion pour fustiger El Fizazi et sa lettre. Parlant d’abord du PAM, qualifié de «magasin» parmi d’autres, avant d’évoquer «ceux qui tentent de diaboliser les Rifains» : «les cheikhs du Palais, les intellectuels du Palais et les 3ayacha (arrivistes, ndlr)». Pour les premiers, Zefzafi cite ledit hadith avant de révéler le nom d’El Fizazi.
«Nous nous sommes solidarisé avec vous lorsque le Makhzen vous avait arrêté. Nous avons dit que votre arrestation est justifiée par vos positions. Aujourd’hui, avec tout mon respect, vous partirez dans les poubelles de l'histoire.»
Dans le même discours, Nasser Zefzafi s’attaque aussi à Ahmed Assid le qualifiant de «marionnette dans les mains de l’Etat makhzanien».
Mercredi dernier, dans une lettre publiée sur Facebook, El Fizazi s’est adressé au leader d’Al Hirak dans le Rif, qualifiant son discours de «séparatiste» et critiquant l’absence du drapeau marocain et des images de «Sa Majesté le Roi, symbole de l’unité nationale». Des propos qui lui ont valu le qualificatif de «savant du Palais» par Zefzafi.
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