Yaâcoub El Mansour est un quartier de Rabat aux premiers abords de la sortie sud de l’autoroute. Malgré sa nouvelle chaussée et ses jardins verts, le G5 comme on l’appelle n’a pas renié ses habitudes de quartier populaire. Parmi les vendeurs ambulants et les maraîchers non loin du marché aux puces, nous avons rencontré Omar.
C’est après la prière de l’Asr (vers 16 heures), que le jeune homme sort sa charrette, une sorte de table montée sur deux roues. L’inclinaison des rayons saupoudre les épis épluchés de la meilleure lumière dorée. Omar, qui a 25 ans, explique à Yabiladi que les épis de maïs grillés sont une affaire d’été.
Un commerce d’été
«Sa période est celle de la moisson, à partit du mois quatre (avril, ndlr) jusqu’en juillet, août», répond le jeune homme. Le reste de l’année il vend pois-chiches et fèves, un repas qui tient chaud, l’hiver. Sa marchandise provient du Gharb, de Larache ou de Kénitra. Juste à côté, un homme plus âgé tient le même commerce. Les prix sont pareils, partout explique Omar : trois à quatre dirhams.
«On les achète à 1,50 dirhams, pièce, avec les frais de transport, chaque épis nous revient à deux dirhams», détaille le vendeur, tout en mettant trois épis sur le barbecue qu’il tient allumé. Entre temps, deux enfants viennent demander chacun à tour de rôle si Omar avait des épis de 50 centimes ou un dirham : le jeune homme en rit et répond par la négative tout comme son voisin.
Plus loin, au même prix, les épis bouillonnent, dans une gigantesque marmite. Le commerce est tout aussi florissant, surtout que le vendeur a choisi une rue avec plus de trafic. Le vendeur qui nous répond a les mains occupées, il sort la marchandise qu’il sale et tend et prend ensuite l’argent. Il explique aussi adapter son commerce aux saisons. Quelques soient les aliments ou plats vendus, il faut bien gagner son pain.