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Interview

Dixième congrès de l’USFP : Un «massacre de la démocratie» selon Mohamed Aziz Derouich

Unique candidat à sa propre succession, Driss Lachgar a été réélu dimanche premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Mohamed Aziz Derouich, membre du bureau politique, tout comme les neufs autres USFPistes ayant critiqué les conditions du déroulement de ce congrès, estime que le conclave a été un «massacre de la démocratie» au sein du parti de la Rose. Interview.

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Mohamed Aziz Derouich (4e en partant de la gauche), en compagnie des autres membres du groupe des dix. / Ph. Al Jarida 24
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Driss Lachgar a réussi dimanche à se maintenir à la tête de l’USFP avec seulement 42% des voix des congressistes lors du 10e congrès du parti. Ils étaient près de 58% des votants à avoir opté pour le «non», comme le rapportent plusieurs médias ayant couvert les travaux du congrès des membres de la Rose. En revanche, la presse officielle apporte un autre son de cloche, estimant que le candidat a glané 86,85% des voix, soit 1 004 sur un total de 1 202 participants.

Mohamed Aziz Derouich, l’un des 10 membres du bureau politique de la Rose qui appelaient jusqu’à récemment à reporter ce congrès, nous livre ses impressions.

Vu que vous contestez l’élection de Driss Lachgar, pourquoi ne pas avoir présenté de candidat lors du 10e congrès ?

Quand on conteste les règles du jeu, qui sont faussées et erronées, va-t-on par la suite participer ? On a démontré que les règles inscrites sur papier sont obsolètes et pas à la hauteur de la transparence digne d’un parti comme l’USFP. Ce qu’on a prédit s’est déroulé dimanche. L’issue était donc connue d’avance.

On n’a pas présenté de candidat car on a contesté les règles du jeu et le manque de transparence. Le premier secrétaire a été réélu parce qu’il a façonné un congrès sur mesure pour que, même s’il y a 90% d’électeurs qui le contestent, les 10% se transforment par miracle en 90%. Lors du dépouillement des voix, ils sont passés du dépouillement solennel à un dépouillement secret. C’est ce qui a donné lieu au résultat final.

Mais certains militants vous ont soutenu lors de ce 10e congrès…

Le contact avec les militantes et les militants nous a permis d’exprimer notre point de vue. L’écoute qu’on a trouvée auprès des militants nous a permis de leur fournir les preuves à l’appui. On considère qu'il en va de notre responsabilité et de celle du premier secrétaire vis-à-vis du massacre de la démocratie au sein de notre parti.

Que comptez-vous faire maintenant que le conclave a pris fin ?

Une rencontre aura lieu dans les jours qui viennent. On va étudier la meilleure manière de répondre à cette situation, surtout qu’on a entendu dire qu’il y aura encore d’autres décisions qui vont à l’encontre des dix membres du bureau politique, et qui vont être prises hors règlement interne et hors réglementation du parti.

Doit-on s’attendre à une nouvelle scission ou à un nouveau courant réformateur ?

Ce que je peux vous affirmer, c’est que les dix membres n’ont pas l’intention de quitter le parti. Ils resteront en son sein. Ce sont des militants de l’USFP et ils n’ont pas l’intention de créer un courant ni un nouveau parti. Nous comptons beaucoup sur nos actions futures pour atteindre notre objectif, qui consiste à remettre le parti sur la scène politique, surtout qu’il y a un grand besoin du parti, qui est en train de changer d’identité et de rôle. Cela se voit dans le discours du premier secrétaire, celui dans lequel les politiques peuvent remarquer la nouvelle vocation du premier secrétaire uniquement, et non pas celle des militants.

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