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Grand Angle

La guerre des déclarations relancée entre Hassad et Al Adl Wal Ihsane

Le groupe parlementaire du PJD a abordé hier la «purge» des fonctionnaires d’Al Adl Wal Ihsane. La réponse formulée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, les a laissés sur leur faim.

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Mohamed Hassad, ex-ministre de l'Intérieur actuellement ministre de l'Education nationale. / Ph. DR
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La «purge» menée au sein de l’administration contre des fonctionnaires d'Al Adl Wal Ihsane s’est invitée mardi au Parlement. Le sujet a en effet été abordé lors de la séance des questions orales par le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), s’adressant à l’ex-ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad.

«Les cadres dont les missions ont été interrompues ne disposent plus des compétences nécessaires dans leur domaine. Ils ne sont donc plus responsables des missions qu’ils assuraient», a répondu le désormais ministre de l’Education nationale, estimant que cette affaire a été «grossie et amplifiée». «Elle a pris une tournure disproportionnée, l’administration n’ayant limogé personne», a-t-il insisté.

«L’administration a jugé que des fonctionnaires chargés de certaines missions administratives et éducatives ne disposaient plus des qualifications et des compétences nécessaires. L’administration a le droit de prendre ce genre de décisions, mais nous, nous n’avons renvoyé personne.»

Des arguments infondés, selon la Jamâa

Une réponse qui ne plaît guère aux disciples de Mohamed Abbadi. Depuis mardi soir, les réactions aux propos de l’ex-ministre de l’Intérieur fusent. Al Adl Wal Ihsane a publié sur son site pas moins de cinq tribunes fustigeant les explications formulées par Mohamed Hassad. Le tout premier, intitulé «Les sages du pays en recherche d’une solution à des exemptions injustes… Hassad toujours en train d’agir avec sa logique de l’Intérieur», tire à boulets rouges sur le ministre, rappelant le travail effectué par le comité de soutien des cadres de la Jamâa.

«Au moment où des personnalités nationales et des militants de renom, membres du Comité national pour soutenir les fonctionnaires lésés, entament leur plaidoyer devant les institutions de l’Etat pour tenter de persuader et d’annuler ces décisions injustes, le ministre de l’Education nationale nous honore par son avis plutôt étrange sur les compétences des cadres et leurs qualifications professionnelles», lit-on dès les premières lignes de cet article non signé.

Rappelant que le nombre de fonctionnaires lésés dépasse les 141 cadres, la Jamâa estime que le manque de compétences évoqué par le ministre est en contradiction avec «les diplômes des fonctionnaires, leur cursus, leurs expériences professionnelles et même les témoignages de leurs collègues».

Hassad, ministre «de l’Intérieur au département de l’Education»

Deux autres tribunes dégainant les arguments de l’ex-ministre de l’Intérieur ont également été publiées par des ténors d’Al Adl Wal Ihsane, à l’instar de Noureddine El Mallakh et Mohamed Benmassaoud. La mobilisation a aussi atteint les réseaux sociaux. Ainsi, sur sa page officielle, Hassan Bennajeh, membre du secrétariat général du Mouvement a diffusé plusieurs publications dans lesquelles il s’en prend à celui qu’il considère comme étant le ministre «de l’Intérieur au département de l’Education».

«Nous avons entendu la réponse du ministre de l'Intérieur au département de l’Education, l’opacité des explications fournies et l’absence de toute justification juridique qui respecte la fonction législative supposée du Parlement. Cet événement prouve encore une fois la fonction formelle que dessine le régime pour les institutions élues et le fait qu’il s’évertue à humilier ces institutions, ses élus et leurs électeurs.»

Dans une autre publication, Hassan Bennajeh dit attendre la réponse du «chef du gouvernement au département de l’Agriculture et de la pêche maritime», Aziz Akhannouch, pour entendre ses arguments sur la «purge» menée au sein de son ministère, deuxième en nombre d’occupants dont les fonctions ont été interrompues. «Ces fonctionnaires non plus n'ont pas les compétences ?», s’est-il interrogé. 

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