En l'absence de Benkirane, les PJDistes exhortés à gérer leurs divergences dans le calme

En l’absence d’Abdelilah Benkirane, qui se trouve actuellement en Arabie saoudite pour la Omra, les membres du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD) se sont réunis hier soir sous la présidence de Slimane El Amrani. La réunion en elle-même est un événement : elle intervient alors que la formation n’arrive pas à s’extirper de la zone de turbulences dans laquelle elle est engluée depuis la destitution par le roi Mohammed VI d’Abdelilah Benkirane, et la désignation à sa place de Saâdeddine El Othmani pour former un nouveau gouvernement.

Le communiqué la Lampe, publié ce mercredi à l’issue de la réunion d’hier, a reflété cette division. Le texte a exhorté les PJDistes à ne pas étaler leurs divergences sur la place publique. Depuis quelques semaines, Facebook est en effet devenu le théâtre des querelles des «frères» et des «sœurs» de la formation islamiste.

L’appel du secrétariat général sera-t-il entendu ?

Force est de constater que deux camps se disputent violemment l’hégémonie du PJD : les pro-Benkirane face aux partisans d’El Othmani. Les premiers reprochent au chef du gouvernement d’avoir intégré l’USFP dans le tour de table de la majorité, tandis que les seconds rappellent que c’est le secrétariat général du PJD qui a accepté la participation de ministres de la Rose dans l’exécutif. Une position en phase avec la ligne défendue par El Othmani, samedi 29 avril dans une interview accordée à la chaîne Medi 1 TV.

Ces désaccords affichés sur les réseaux sociaux et dans les médias ne sont que la face visible d’un grave conflit entre les deux clans au sujet des préparatifs du prochain congrès ordinaire du parti de la Lampe.

El Othmani et les siens souhaitent le respect total des textes fondateurs du PJD sur la limitation à deux du nombre de mandats du secrétaire général. En revanche, les fidèles de Benkirane penchent en faveur d’une modification du règlement interne afin de s’assurer que leur chef se maintienne encore quelques années à la tête du parti.

Cette guerre qui oppose les deux clans est appelée à se resserrer d’un cran dans les prochaines semaines, alors que la commission préparatoire de la grand-messe des islamistes prévue cet été, présidée Mohamed Yatim, ne s’est pas encore réunie.