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Grand Angle

Khadjia Aram, ex-élue deTrappes, condamnée pour abus de confiance

Trafic d'influence et abus de confiance : les deux délits valent à Khadija Aram, ancienne élue municipale et adjointe au maire de Trappes et militante associative, une condamnation à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis. Elle a encaissé d'importantes sommes d'argent en promettant de fournir des titres de séjour à des sans-papiers à Trappes. La Franco-Marocaine reconnaît les faits et les explique par d'importantes difficultés économiques et familiales.

Publié
Le Tribunal de Grande Instance de Versailles
Temps de lecture: 3'

A première vue, rien ne disposait Khadija Aram à une aussi lourde chute : jugée coupable de trafic d'influence et abus de confiance sur des sans-papiers. Militante associative, présidente-fondatrice de l'association «Femmes de Trappes et d'ailleurs», la native de Casablanca s'était faite sa place dans les Yvelines. Son portrait est même publié sur le site de l'ambassade du Maroc en France. Son engagement et sa renommée à Trappes lui ont valu d'être courtisée par des partis politiques, explique son avocate, Maître Badier-Charpentier. Elue municipale, elle était adjointe au maire PS de la ville du département des Yvelines, jusqu'à ce qu'elle démissionne de toutes ses fonctions, début mars. Sa situation était devenue intenable.

Interpellée par la brigade anticriminalité des Hauts-de-Seine, début avril, selon le Parisien, elle a été jugée, mardi 26 avril, par le Tribunal de grande instance de Versailles. Verdict : coupable de trafic d'influence et abus de confiance de personnes sans-papiers. Khadija Aram a écopé de 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis et d'une amende d'un euro symbolique à la ville de Trappes. Elle doit, en plus, payer les frais de procès.

Des promesses frauduleuses de régularisations contre de l'argent

Selon son avocate, la Franco-Marocaine de 64 ans, mère de la chroniqueuse de France Inter Sophia Aram, reconnaît les faits. Entre 2008 et 2010, elle a fait la promesse à des sans-papiers de leur fournir des titres de séjour français, moyennant une somme d'argent. Selon le quotidien Le Parisien, ces sommes se situaient entre 2500 et 6000 euros. Une des personnes impliquées a déclaré à l'AFP : «Je lui ai fait confiance parce que c'est une élue et on est du même pays. Elle m'a proposé de l'aide en me disant qu'il vaut mieux prendre l'ascenseur que l'escalier [de la mairie, ndlr] et elle m'a montré la carte de visite de quelqu'un bien placé au ministère de l'Intérieur.»

Elue municipale en détresse

Son avocate récuse cette information; sa cliente n'aurait jamais cherché d'elle-même des sans-papiers. Au contraire, une personne en particulier, dont l'avocate ne précise pas l'identité, aurait «fortement suggéré» à sa cliente d'entrer dans ces combines. Mme Aram se trouvait alors dans une situation de grandes difficultés personnelles et financières. Après un divorce, elle se serait retrouvée presque sans ressources, en proie à des problèmes de santé et accueillant, de plus, un de ses fils adulte chez elle. Dans l'incapacité de payer ses frais de logement, elle a été expulsée par son propriétaire.

«Pendant des années, ma cliente a tout fait pour aider les autres, mais quand elle s'est retrouvée en difficulté, personne ne l'a aidé», souligne maître Virginie Badier-Charpentier. Mme Aram serait «effondrée». Devant les juges, elle aurait «regretté» ses actes.

Pas de parties civiles reconnues, un autre procès à l'horizon ?

Ces circonstances expliquent peut-être pourquoi les juges n'ont pas décidé de suivre les réquisitions du procureur : 3 ans de prison avec deux ans de sursis. Un autre aspect du jugement est cependant remarquable : le tribunal a jugé les deux demandes de constitution de parties civiles irrecevables. Pas de dommages et intérêts pour les sans-papiers concernés.

Maître Badier-Charpentier explique que Mme Aram aurait toutefois tenté de rembourser certains de ses «clients». Sur un total de 18 500 euros perçus par sa cliente, 9 700 euros resteraient dus. L'affaire pourrait  cacher un autre délit : Mme Aram aurait établi des chèques aux personnes concernées au nom de l'association «Femmes de Trappes et d'ailleurs» qu'elle présidait. Les juges ne se sont cependant pas prononcés sur d'éventuels dommages et intérêts à verser à cette association. N'ayant pas encore élu de nouveau président, l'association n'a pas pu se constituer partie civile.

Le Trafic d'influence
Auteur : Faycal633
Date : le 29 avril 2011 à 15h00
Apparemment le trafic d'influence est aussi prévu par la loi marocaine mais n'est jamais appliqué par les tribunaux. Pouvez vous nous en dire plus sur le sujet ? Merci d'avance.
la main dans le sac!!!
Auteur : BOB'S
Date : le 28 avril 2011 à 14h48
On pourra jamais faire un travail onettemen.
surprise?!!!
Auteur : weldmansour
Date : le 27 avril 2011 à 23h35
Et ça vous etonne?quand je vous disais que la corruption,la cupidité,le vol font maintenant partie de l'ADN des marocains vous m'avez ri au nez.et là je devrais rire à mon tour mais ça ne me fait meme pas plaisir d'avoir raison.
Pauvre femme
Auteur : Hamza
Date : le 27 avril 2011 à 20h45
Triste de voir cette déchéance . comme quoi , ça peut arriver à tout le monde
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