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Grand Angle

Affrontement près de Kelaât Es-Sraghna suite aux limogeages de cadres d'Al Adl Wal Ihsane

Un violent affrontement a opposé ce vendredi les fidèles d’une mosquée près de Kelâat Es-Sraghna aux éléments des forces de l’ordre suite à un sit-in organisé en faveur d’un imam d’Al Adl Wal Ihsane, limogé par les autorités il y a quelques semaines. Parallèlement, le comité de soutien créé pour défendre les fonctionnaires adlistes organisera la semaine prochaine une série de rencontres et une manifestation.

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Un violent affrontement a opposé ce vendredi matin les fidèles d’une mosquée près d’El Kelaâ Es-Sraghna aux éléments des forces de l'ordre. / Ph. aljamaa.net
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Un affrontement violent a opposé ce vendredi matin des éléments des forces de sécurité aux fidèles de la mosquée de Douar Oulad Chikh près de Kelâat Es-Sraghna, rapporte le mouvement Al Adl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance) sur son portail officiel.

Tôt ce matin, des éléments de la Gendarmerie royale ont encerclé la mosquée du douar afin d’empêcher les fidèles d’organiser un sit-in de solidarité avec l’imam et prêcheur Saïd Saddiqi, limogé il y a quelques semaines par le ministère des Habous et des affaires islamiques. «L’intervention répressive des forces de l’ordre a entraîné des blessures dans les rangs des habitants du douar. Certains ont même été transférés à l’hôpital», poursuit la même source. Al Adl Wal Ihsane fait aussi état de pressions exercées «pendant des semaines» sur l’imam de la mosquée, les élus et les habitants «pour les convaincre de ne pas réagir à la décision du limogeage».

«Les autorités ont tenté d’organiser des réunions entre le préfet, l’imam et les représentants de la tribu afin d’apaiser les esprits et d’expliquer que le licenciement dépasse les compétences de l’autorité locale, sans succès. Le préfet a même menacé de fermer la mosquée face à l’intransigeance des habitants.»

Selon le mouvement interdit mais toléré par les autorités marocaines, l'imam est connu pour «sa bonté, sa piété et le travail qu’il a mené pendant de longues années au profit de centaines d’étudiants en sciences légiférées en islam». Les femmes et les hommes de la tribu étaient «déterminés à boycotter la prière du vendredi sans l'imam Seddiqi, mais les autorités ont procédé au seul moyen qu’elles maîtrisent : la répression», conclut le mouvement.

Le comité de soutien en rendez-vous avec trois groupes parlementaires

En février dernier, des fonctionnaires de la Jamaâ aux ministères de l’Agriculture et de l’Education nationale avaient été informés de la fin de leur mission à la tête de certains services gouvernementaux, ce qui avait poussé Al Adl Wal Ihsane à dénoncer une purge contre les disciples du cheikh Abbadi. Le 20 mars, un comité de soutien aux Adlistes ayant fait l’objet de licenciements ou de mutations dans la fonction publique a été créé. Il rassemble plusieurs personnalités, à l’instar du journaliste Ali Anouzla, du militant associatif Fouad Abdelmoumni et des avocats Abdelaziz Nouayidi et Abderrahim Benameur.

Contactée par Yabiladi, la coordinatrice de ce comité, Khadija Riyadi indique que le nombre des fonctionnaires lésés s’élève désormais à 140, parmi lesquels des imams de plusieurs mosquées à travers le pays. «Nous attendons d’avoir d’autres d’informations à propos de deux autres cas», précise Khadija Riyadi.

Le comité a d’abord réuni un maximum d’information : «Nous enrichissons notre base de données pour avoir plus détails, et ainsi déterminer les conditions et les raisons de ces limogeages», poursuit la militante et ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme. Selon elle, le comité s’est aussi adressé aux groupes parlementaires : «Nous avons demandé que des rencontres soient organisées avec des groupes parlementaires. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons eu l’accord de trois groupes, à savoir le PPS, la CDT et le PJD aux Chambres basse, ainsi que des conseillers du Parlement que nous devons rencontrer la semaine prochaine». Autre action prévue par le comité, un sit-in vendredi prochain devant le Parlement à Rabat, en cours de préparation. En attendant, le nouveau gouvernement n’a toujours pas réagi à ce dossier.

«Les autorités n’ont toujours pas réagi suite à ces licenciements. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas encore déposé de lettres ou de demandes d’explication car on attendait que le gouvernement s’installe. Nous avons donc commencé par le Parlement. La semaine prochaine, on s’adressera également aux autres services concernés, dont le ministère des Habous et des affaires islamiques.»

Khadija Riyadi rappelle aussi que le comité «défend toute personne ayant été démise de ses fonctions pour des raisons politiques, quelle que soit son appartenance politique, sauf s’il s’agit de décisions légales». Celle-ci de conclure : «Nous n’intervenons qu’en cas de violations de la loi et nous considérons, selon les données dont on dispose, que ces fonctionnaires ont été limogés sur la base de considérations politiques». 

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