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Grand Angle

Maroc-UE : Bourita se démarque d'Akhannouch dans la stratégie face au verdict de la CJUE

Début février, Aziz Akhannouch avait haussé le ton contre l’Union européenne, la sommant de clarifier sa position sur le verdict de la CJUE. Trois mois plus tard, Nasser Bourita adopte une ligne de conduite plus conciliante.

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Les ministres de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et des Affaires étrangères et de la coopération internationale. / Photomontage
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Le verdict de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre a été évoqué lors du point de presse de Nasser Bourita, hier à Madrid. En réponse aux questions des journalistes sur le sujet, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale s’est montré satisfait du dialogue entre son pays et l’UE pour «traiter de la meilleure manière» cet arrêté.

Se montrant très évasif, le chef de la diplomatie a rappelé que la position de Rabat sur la décision de la CJUE est «resté très claire», aussi bien sur le plan national que vis-à-vis des responsables européens, rapporte l’agence EFE.

Sans tomber dans le piège de commenter la sentence de la Cour, le ministre a préféré aborder ce qui est vital pour le Maroc, à savoir la protection et le maintien du flux des exportations agricoles du royaume, y compris des produits issus du Sahara, vers les marchés des Vingt-Sept.

A fleurets mouchetés

Sur un ton optimiste, le ministre s’est dit confiant sur l’issue du dialogue entre Rabat et Bruxelles et ce afin de «protéger l’essentiel de cette association» entre le Maroc et l’UE et de prendre en considération les intérêts stratégiques des deux parties, ajoute la même source.

Les propos modérés de Nasser Bourita ont le mérite de rassurer davantage les autorités espagnoles. Le chef de la diplomatie du Maroc leur a transmis le message sans avoir à les blesser ou à les présenter devant la classe politique et l’opinion publique locale comme redevables de Rabat.

Un exercice de style qui tranche avec celui d’Aziz Akhannouch. Pour mémoire, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts avait, dans un entretien accordé début février à l’agence EFE, affirmé que «l’Union européenne doit dire clairement et sérieusement si elle veut un partenaire solide et crédible et avec qui elle veut travailler».

Et de constater qu’«il y a au sein de l’UE une attitude qui est en train de provoquer de la confusion» au Maroc. «Si nous n’avons pas de réponse claire à ces incertitudes, il est normal que nous cherchions ailleurs», avait-il mis en garde. Une réaction qui avait contraint le ministre espagnol des Affaires étrangères à se déplacer, quelques jours plus tard, à Rabat.

La position exprimée par Nasser Bourita, hier à Madrid, n’est pas un acte isolé. En effet, depuis quelques semaines, le Maroc contribue activement à la protection de Melilla des assauts de migrants et a pris part au démantèlement d’un réseau de trafic de drogue qui opérait entre les deux pays.

Article modifié le 2017/05/04 à 15h40

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