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Grand Angle  

Zoom sur le caroube, fruit pour un développement 24 carats au Maroc [Vidéo]

Le caroubier est très présent au Maroc, pourtant la filière n’a pas encore atteint tout son potentiel. L’ANAFCA lutte pour l’amélioration de la production du caroube (le fruit).

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L’ANAFCA lutte pour l’amélioration de la production du caroube. / Ph. Zaïnab Aboulfaraj
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Arbre aujourd'hui méconnu, le caroubier était pourtant évoqué par le poète persan Omar Khayyam dans ses poèmes. Le mot caroubier vient de l'arabe al-kharroube, الخروب (alkharoub), tislighwa ou tikiDa en tamazight (emprunt au latin siliqua), Haroub en hébreu (חרוב), selon Wikipédia.

Vous connaissez probablement plus le carat terme utilisé dans le commerce des pierres précieuses et représentant le poids d'une graine de caroube. En effet, ces dernières étant de taille et de poids très réguliers (soit 0,20 gramme), elles ont servi d'unité de mesure dans l'antiquité. 

Au Maroc, on trouve le caroubier principalement dans le dir du Moyen-Atlas, les contreforts du Rif ainsi que dans le Haut et Anti-Atlas. Le Royaume est le second producteur mondial. La production mondiale se concentre sur la région méditerranéenne pour des raisons climatiques.

Les principaux pays concurrents du Maroc sont l’Espagne et le Portugal. La filière connaît une croissance forte au Maroc (10 à 20%), alors que ses voisins (Espagne et Portugal) constatent une tendance au ralentissement de la croissance de leur production (8 à 10%).

Promotion du caroubier

Lors de la 12ème édition du Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM) à Meknès, si de multiples exposants ont une vitrine pour mettre en avant leurs produits, des associations aussi se prêtent au jeu pour se faire connaître du grand public. C’est le cas de l’association nationale de la filière du caroube (ANAFCA).

L’ANAFCA est une toute jeune association récente située à Khemisset : «nous avons commencé depuis décembre 2016», indique Jaouhara Benmaachou, conseillère de l’association à Yabiladi. Et d’ajouter avec fierté, «nous sommes classés premiers au niveau de la culture et de la qualité du caroube.»

Et la culture du caroube recelle un vrai potentiel de richesses pour le fellah marocain puisqu’un arbre peut générer 1500 à 10 000 dirhams de revenus. La raison derrière est que toutes les composantes de l’arbre du caroubier (feuillage, fleur, fruit, bois, écorce et racine) sont valorisables. «C’est pour cela que la culture du caroubier tient à cœur aux agriculteurs de la région et notamment au Maroc», s’enthousiasme Jaouhara Benmaachou.

Mais cette dernière pointe du doigt les problèmes rencontrés dans le secteur, qui ont poussé à créer l’association : Premièrement «le laisser passer des eaux et forêts», déclare la conseillère de ANAFCA, puis «le non respect des périodes de récoltes qui influence sur la qualité du fruit et du produit final», ajoute-t-elle. 

Cet arbre séculaire en plus de son exploitation dans des secteurs aussi diverses que la cosmétique, l'alimentation, le pharmaceutique etc, est un vrai atout de développement pour les régions enclavées et pauvres. Le carat, unité de mesure pour les pierres précieuses, n'a jamais aussi bien représenté la richesse qu'il recelle. Alors demain peut-être, à l'ombre d'un majestueux caroubier, un jeune poète né dans l'Atlas déclinera des quatrains à la gloire du caroube en pensant à Omar Khayyam.

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