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France : Une entraîneuse de football privée de finale à cause de son voile

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Essia Aouini est privée de finale car elle porte le voile. / Ph. Le Parisien
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A seulement 19 ans, elle a mené son équipe de l’AS Surieux de Echirolles (banlieue de Grenoble) jusqu’en finale régionale Rhône-Alpes, mais ne disputera pas cette compétition le 6 mai prochain aux côtés de ses footballeuses. Et pour cause, Essia Aouini en sera privée car elle porte le voile, rapporte le Parisien. A l’annonce de la nouvelle, ses joueuses, âgées entre 11 et 13 ans, ont fait savoir qu’elles ne joueraient pas non plus sans leur coach sans qui elles n’en seraient pas là. De même, les dirigeants du club et la jeune femme sont formels : l’équipe n’ira pas à ce match.

En plus de ses études d’anglais et de son service civique, Essia Aouini entraîne deux équipes d’adolescentes. Des d’activités lors desquelles la femme n’a jamais trouvé de problème sur son port du voile ; sauf lorsque le directeur de son club, à sa grande surprise, est contacté par Bernard Barbet, président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes pour lui dire qu’il était impossible pour la jeune entraîneuse de se présenter le jour de la finale avec un voile, avançant ainsi les arguments relatifs  à «la neutralité du sport». Pour lui, le règlement est clair : «tout port de signes ou tenues religieux, tout affichage ou comportement à caractère idéologique ou religieux, tout acte de prosélytisme est interdit».

Indigné, Amar Benguedouar, président de l’AS Surieux, explique qu’il «n'ira pas jouer cette finale sans elle. Essia n'a jamais posé de problème avec son voile. Et là, parce que l'on est un peu plus visible en se retrouvant en finale d'une coupe régionale, on nous dit stop. Ce n'est pas normal». Essia quant à elle se désole de la situation : «Le football doit rassembler tout le monde : Noirs, Blancs, Asiatiques, chrétiens, juifs, musulmans».

«On a pourtant l'habitude de voir, lors de rediffusions télévisées, des joueurs qui prient avant les matches (…) Olivier Giroud évoquait même sa foi catholique, incarnée par un tatouage sur son avant-bras, dans une vidéo postée par la FFF. Y a-t-il donc dans le football français des affichages religieux acceptables, et d'autres non, ou bien s'agit-il d'autre chose ?», s’interroge Libération.

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