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Grand Angle

Béni Mellal-Khénifra : Crises répétitives d’hystérie collective dans des établissements scolaires

Deux cas de crise d’hystérie collective ont été récemment signalés dans la région de Béni Mellal-Khénifra. Au total, 110 élèves sont concernés. Toutes des filles de la même tranche d’âge. Pour le directeur de la commission constituée sous la supervision de l’Académie régionale de l’Education nationale, il ne s’agit que d’un phénomène «purement psychologique». Détails.

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Photo d'illustration. / DR
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En l’intervalle d’une semaine, les élèves de deux établissements scolaires de la région Béni Mellal-Khénifra ont fait face à un événement particulier. Des cas de crises d’hystérie collective ont été recensés, jeudi 13 avril puis mercredi 19 avril, chez des élèves de deux lycées. Plus inquiétant encore, il s’agit de deux établissements scolaires séparés par plus de 80 kilomètres. De plus, ces deux incidents, qui présentent exactement les mêmes symptômes, n’ont aucun lieu entre eux.

Le 14 avril, la Direction provinciale du ministère de l'Education nationale de Fkih Ben Saleh a rompu le silence sur les cas d'évanouissement de 54 filles scolarisées dans le lycée collégial Okba Ibn Nafi, dans la commune rurale de Sidi Issa. Selon l’autorité provinciale, ceux-ci n'ont «strictement rien à voir avec une quelconque intoxication alimentaire ou médicamenteuse». La Direction a plutôt évoqué des «crises passagères d'hystérie collective traitées avec de l'oxygène et des injections sédatives». Les élèves, toutes des filles âgées de 13 à 16 ans, ont «quitté l'hôpital, accompagnées de leurs parents, dans un état de santé normal après avoir subi des examens et reçu les soins nécessaires».

Bis repetita

Mercredi 19 avril, des crises passagères d'hystérie collective ont été de nouveau enregistrées dans la région Béni Mellal-Khénifra. Cette fois-ci, c’est au lycée qualifiant Ibn Toumert dans la commune d'lkfaf (province de Khouribga) qu’elles ont été relevées. La province indique ce vendredi dans un communiqué relayé par l’agence MAP qu’il s’agit de 35 élèves de cet établissement. «[Ils] ont été transportés en urgence à l'hôpital provincial Hassan II de Khouribga, où un staff spécialisé a procédé aux examens nécessaires. Ces examens ont révélé que les filles ne sont atteintes d'aucune maladie, virus, épidémie ou intoxication alimentaire», précise le communiqué.

Une commission multipartite, composée de médecins et cadres de la direction provinciale de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la direction provinciale de l’agriculture, de l'Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et des agents d'autorité, a été mise en place pour approfondir les recherches techniques et épidémiologiques au lycée en question et à Dar Taliba pour éviter de nouveaux cas.

Contacté ce vendredi par Yabiladi, le directeur provincial du ministère de l’Education nationale et président de la commission constituée pour enquêter sur ces incidents, Mohamed Leqziri, explique que «le 19 avril, une élève du collège-lycée a eu une crise et s’est évanouie. Ses camarades se trouvaient à proximité et ont donc averti l’administration».

«D’après le médecin du dispensaire, elle subit fréquemment ce genre de crise. Une heure après avoir contacté l’ambulance et transféré la première fille à l’hôpital, une autre fille a contracté la même crise. Ça a ensuite enchaîné dans l’après-midi ce même jour, pour atteindre finalement 21 filles.»

Un phénomène «purement psychologique»

Le lendemain, soit jeudi, 35 filles ont présenté les mêmes symptômes. «Elles éprouvent des difficultés à respirer, s’agitent et pleurent avant de s’évanouir. En revanche, aucun cas n’a été détecté sur les garçons», précise Mohamed Leqziri. Selon le directeur provincial, qui cite des sources médicales, «il s’agit de névrose hystérique». «On nous a indiqué que ce ne serait pas la premières fois que les filles s’évanouissaient car ça a l’air contagieux et psychologique», précise-t-il.

En rapport avec les premiers cas survenus à Sidi Issa, Mohamed Leqziri affirme que «des analyses médicales de l’eau et de la nourriture ayant été servies à l’internat des filles ont été réalisées». «Les salles des établissements ont été visitées et des échantillons ont été pris et analysés. Aucune remarque n’a été faite, tout est donc normal.» Assurant que le phénomène est «purement psychologique», Mohamed Leqziri déclare également que les services de la Délégation provinciale ont «même enquêté sur d’éventuelles violences scolaires, mais aucun cas n’a été constaté».

Et d’assurer que la commission qu’il préside, constituée sous la supervision de l'Académie régionale de l'Education nationale de Béni Mellal-Khénifra et composée de plusieurs départements concernés, reste mobilisée pour intervenir en cas de nouvelles crises dans la région.

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