Dans la nuit du lundi à mardi, 19 avril, rapporte la presse belge, des inconnus s’en sont pris à un bâtiment qui doit prochainement devenir une mosquée pour la communauté musulmane de Lodelinsart, dans la ville de Charleroi. Ils ont aspergé de sang le mur de l’édifice, y ont enterré une tête de cochon, assortie de l’inscription : «ici repose Mahomet».
Un «geste imbécile et provocateur», selon le bourgmestre de Charleroi, Jean-Jacques Viseur, «derrière lequel on peut lire la volonté de stigmatiser une religion», a ajouté l’édile de la plus grande ville de Wallonie. Les musulmans de la localité se disent naturellement «choqués». «Maintenant, on voit qu’on est persécuté chez nous», constate Mohamed Benachir, président d’une association musulmane locale. Tandis qu’Isabelle Praile, vice présidente de l'Exécutif musulman de Belgique, appelle au «dialogue pour lutter contre cette peur nourrie à l’encontre des musulmans».
Individus isolés
«Il s’agit d’un petit groupe [qui serait à l’origine de cet acte], j’en suis sûr et certain», affirme Mohamed Benachir. «On ne va pas envenimer la situation», tempère-t-il, tout en expliquant ce geste par le fait que certains individus voient d’un mauvais œil le déménagement de la mosquée de Gilly vers le quartier de Lodelinsart.
Quoi qu’il en soit, cet acte provoque l’indignation aussi bien des responsables politiques que des associations de lutte contre le racisme et risque de soulever la polémique. «Cet acte, d'une grande violence symbolique envers la population musulmane, est susceptible de libérer la parole raciste», craint, pour sa part, Placide Kalisa, président du Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX). D’autant plus qu’il «survient dans un contexte général où le discours populiste a le vent en poupe», remarque-t-il. Son mouvement va saisir la justice.