Belgique : Le retrait de la reconnaissance d’une mosquée remis en cause

Après avoir réclamé le retrait de la reconnaissance de la deuxième plus grande mosquée de Belgique, la ministre flamande des Affaires intérieures Liesbeth Homans (N-VA - Alliance néo-flamande) est attendue lundi au parlement flamand pour s’expliquer sur sa décision, indique le journal Le Soir.

Le rapport de la Sûreté de l'Etat du 3 avril, sur lequel Liesbeth Homans s’est appuyée pour prendre sa décision, ne fait référence que de manière indirecte à la mosquée Fatih de Beringen, en région flamande, d’après l’agence de presse Belga.

La ministre a invoqué des documents de la Sûreté de l'Etat pour justifier cette mesure avant de se faire épingler. En effet, le service de renseignements a indiqué que des «éléments de son rapport ont donné lieu à des conclusions qui n'ont pas été tirées par lui-même».

Selon l’agence Belga, qui a pu consulter le document, la mosquée Fatih n’y est citée qu'à deux reprises : la première fois uniquement pour évoquer son «musavir ad interim», Adil Sahin, l’ancien imam du lieu de culte ; la seconde fois dans un paragraphe consacré à la «menace constituée par Diyanet».

Ce réseau, qui relève de la Direction turque des Affaires religieuses, y est présenté comme un fidèle de l'AKP du président Erdogan et «porte une responsabilité en tant que tel à la polarisation au sein de la communauté turque». Le rapport d’énoncer : «La visite de l'ancien ministre de l'Energie turc de l'AKP, Taner Yildiz, à la mosquée Fatih de Beringen en présence d'Adil Sahin (...) démontre que le Diyanet joue un rôle important en tant que prolongement de l'AKP en Belgique et en Europe.»

Ailleurs, le texte ne contient aucune information sur le lieu de culte en question ou l'imam Sahin, qui ne figurait pas non plus dans un rapport précédent du 11 janvier 2017, conclut Belga.