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Grand Angle  

Nouveau gouvernement : L'exécutif de Saâdeddine El Othmani en chiffres

Le très attendu gouvernement El Othmani a été officiellement nommé mercredi à Rabat par le roi Mohammed VI. Après l’annonce de la liste officielle des nouveaux membres, le point sur la composition du nouvel exécutif en chiffres.

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La photo officielle du nouveau gouvernement avec le roi Mohammed VI, mercredi à Rabat. / Ph. MAP
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Le gouvernement de Saâdeddine El Othmani, nommé mercredi 5 avril au Palais royal de Rabat, est le 31e gouvernement du Royaume du Maroc après l’indépendance. Il intervient après l’annonce, le 25 mars dernier, de la coalition gouvernementale. Abdelilah Benkirane, le prédécesseur d’El Othmani et secrétaire général du gouvernement, a fait face à un blocage pendant plus de 5 mois après le scrutin du 7 octobre 2016, avant d’être limogé par le roi Mohammed VI.

Toutefois, bien que le gouvernement El Othmani se soit formé à partir d’une nouvelle coalition gouvernementale composée du PJD, du Mouvement populaire, du PPS, du RNI, de l’Union constitutionnelle et l’USFP, il reste une pâle copie de l’exécutif précédent. En effet, le nouveau gouvernement a exactement le même nombre de ministres que l’exécutif sortant, soit 39 portefeuilles ministériels.

Pourtant, son architecture a beaucoup évolué avec l’apparition des postes de secrétaires d’Etat que les Marocains n’ont pas connu depuis le gouvernement de l’istiqlalien Abbas El Fassi. Ils sont désormais 13 secrétaires d’Etat qui figurent dans le tour de table du nouveau gouvernement. Le nombre de ministres délégués passera quant à lui de 13 à 6 ministres seulement, alors que le gouvernement ne compte que 19 ministres au lieu des 24 responsables proposés dans le cadre du gouvernement Benkirane II.

Dans la forme, le PJD maintient le même nombre de portefeuilles

Concernant la répartition des portefeuilles ministériels, on remarque que dans la forme, le PJD maintiendra le même nombre de départements qu’il chapeaute, qui est au nombre de 12 si on compte le poste de chef du gouvernement. Malgré cela, dans le fond, on remarquera que le PJD n’a hérité d’aucun ministère stratégique. D’ailleurs, pour le pôle économique, seul Aziz Rabbah et Abdelkader Amara, respectivement ministres de l’Energie et des mines et de l’Equipement et des transports, représenteront le parti du chef du gouvernement. C’est le RNI qui sort grand gagnant de cet exécutif en raflant l’ensemble des départements stratégiques au gouvernement, et ce malgré la perte d’un poste ministériel par rapport au gouvernement précédent. Coalition avec l’Union constitutionnelle oblige.

Le gouvernement connaît toutefois quelques progressions, hormis le fait que le nombre de femmes n’enchante toujours pas les féministes et militants associatifs du pays. Quand on se penche sur la moyenne d’âge des deux gouvernements précédents, on remarque avec le peu de données dont on dispose que la moyenne d’âge du gouvernement Benkirane I a été de 54,2 ans, une moyenne obtenue sans l’âge d’Abdellatif Loudiyi, méconnu même pour l’agence officielle MAP. Au moment de la nomination par le roi Mohammed VI le 3 janvier 2012, le plus vieux membre du gouvernement avait 73 ans et n’était autre que Driss Dahak, ancien secrétaire général du gouvernement alors que le plus jeune était Mustapha El Khalfi (39 ans à l’époque). Toujours sans l’âge d’Abdellatif Loudiyi, la moyenne d’âge a été de 54,5 ans pour le deuxième gouvernement d’Abdelilah Benkirane, avec l’arrivée de ministres ayant dépassé les 70 ans, à l’instar de Rachid Belmokhtar et de ministres plus jeunes, comme le cas de Charafat Afilal et Mamoun Bouhdoud.

Quant au gouvernement El Othmani, les chiffres dont nous disposons jusqu’à maintenant présente une moyenne de 56,05 ans, et ce malgré le manque d’information concernant six ministres parmi lesquels seul Othmane El Ferdaous est considéré comme jeune.

Le gouvernement de Saâdeddine El Othmani a devant lui des jours difficiles, surtout avec les appels émanant des militants PJD qui espèrent organiser une session extraordinaire de leur conseil national afin de se pencher sur les concessions présentées par le nouveau chef du gouvernement lors de ses tractations avec les nouveaux membres de la coalition. Sans oublier les centrales syndicales qui, à la veille du 1er mai, doivent aiguiser leurs couteaux, maintenant que le Maroc a finalement un exécutif et donc un interlocuteur.

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