Le gouvernement français entend limiter le nombre de métiers dont l'accès est facilité aux étrangers. L’annonce a été faite, dimanche 17 avril, par le ministre du travail, Xavier Bertrand, lors de l’émission Le Grand Jury sur la RTL. Les métiers pour lesquels il existe des difficultés de recrutement, dits «métiers en tension», sont les plus concernés par cette restriction gouvernementale.
Pour Xavier Bertrand, il faut «former les demandeurs d’emploi pour occuper ces postes» au lieu de faciliter le recours à des travailleurs étrangers. Récemment France 3 a rapporté le cas d'un maraîcher dans le nord pour lequel Pôle emploi avait pris les devants sur le gouvernement : il refusait qu'il embauche des travailleurs Marocains.
Comme son collègue de l’Intérieur, le ministre du travail estime «possible de réduire l'immigration légale, notamment liée au travail». En France, l’immigration liée au travail représente «à peu près 20 000 personnes» a également indiqué Xavier Bertrand alors qu'en février 2011, la France comptait plus de 4 millions de chômeurs (catégories A, B et C confondues). Xavier Bertrand n'a pas été en mesure d’estimer la baisse du nombre de recours à la main d’œuvre étrangère qu'il souhaite.
Pour Laurence Parisot, par contre, il ne faut pas faire de l’immigration liée au travail «un problème» dans un pays qui vit déjà au rythme de la présidentielle de 2012. Le gouvernement continue sur sa lancée, en dépit des alarmes, quitte à causer des incidents diplomatiques. Dernière illustration, le blocus, hier, pendant six heures, du trafic ferroviaire avec l’Italie.
Un train, avec à son bord 200 militants des droits de l’Homme accompagnant des migrants tunisiens en provenance d’Italie, a été bloqué à la frontière française. Les autorités françaises ont suspendu la circulation des trains entre les deux pays. Rome avait accordé des permis de séjour de six mois à 20 000 immigrés tunisiens. Ces derniers peuvent ainsi circuler dans tout l’espace Schengen. Beaucoup d’entre eux traversent la frontière pour rejoindre des proches dans les autres pays de l’UE, notamment la France, qui a du mal à supporter ces entrées d’immigrés, alors qu’elle s’attèle à en réduire le nombre d’étrangers sur son territoire.