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Grand Angle

Selon un officiel, 50 000 emplois seront créés au Nigeria grâce au phosphate marocain

1,3 million de tonnes d’engrais seront prévus au Nigéria grâce au mémorandum d'entente passé avec le Maroc qui fourni le phosphate. Grâce à cette coopération, 50 000 emplois vont être créés selon Maikanti Kacalla Baru, directeur général de la Société nationale de pétrole du Nigeria (Nigerian National Petroleum Corporation-NNPC). Contextualisation par des économistes de ce chiffre qui semble surprenant. 

Publié
Mubi, Nigéria. / Ph. Jesus Serrano Redondo - Comité International de la Croix Rouge.
Temps de lecture: 3'

La coopération entre Rabat et Abuja (capitale du Nigéria, pays qui compte plus de 186 millions d'habitants) va bon train selon les premiers échos positifs du mémorandum d’entente entre les deux gouvernements. Quelques 100 000 tonnes d’engrais importées du Maroc sont d'ores et déjà arrivées au port de Lagos, le mois courant.

Le chargement de phosphate marocain a été livré à diverses usines de mélange à travers le pays, déclarait le directeur général de la NNPC la semaine dernière à Abuja, repris par le Guardian et plusieurs autres médias nigérians. 11 usines de mélange ont déjà commencé la production en raison de l'approvisionnement, ajoutait-il à la réception de la Coordinatrice nationale du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD-Nigeria).

«Je suis heureux de vous informer que cette évolution s'est traduite par la création d'environ 50 000 emplois et a permis la production d'environ 1,3 million de tonnes d'engrais dans le pays.»

Optimisme affiché

Le responsable n'a pas été plus précis sur ce chiffre plutôt optimiste. S'agit-il de 50 000 emplois directs ? Etonnant, puisque l'OCP ne compte que 20 000 employés environ et le groupe Dangote au Nigéria environ 28 000. Les usines d'engrais de la taille prévue ne devraient générer que quelques centaines d'emplois à l'instar de l’«Africa Fertilizer Complex», usine de production d'engrais dédiée entièrement à l'Afrique qui emploiera pour sa part 380 personnes durant la phase d'exploitation.

Les dits emplois s’étaleront probablement sur les 10 années du programme d’investissement de l’Office Chérifien des phosphates au Nigéria, explique Belkacem Boutayeb, conseiller en investissement pour des groupes originaires des pays du Golfe, interrogé par Yabiladi à cette occasion. Il s’agit de prévisions d’emplois potentiels, ajoute-t-il : «Des chiffres qui créent l’espoir, Dieu sait que les populations africaines en ont besoin». Derrière ces chiffres il y a la volonté économique marocaine de jouer la carte africaine à l'aide des fonds financiers des pays du Golfe, rappelle-t-il. 

Les «engrais» ne sont pas l’unique contribution du royaume chérifien au Nigéria, précise l’économiste Taib Aisse contacté également par Yabiladi. L’expertise et la gestion marocaines seront également importées au Nigéria. Selon notre interlocuteur, il s’agit d’emplois directs et indirects dans plusieurs secteurs, créant un grand dynamisme qui devraient dépasser les 50 000 postes annoncés. L’agriculture est une locomotive qui tire d’autres activités économiques, conclut-il optimiste.

Engrais : les accords maroco-nigérians 

En amont, deux accords majeurs qui régissent la récente collaboration entre le Maroc et le Nigéria, depuis la visite du roi Mohammed VI, sont à retenir. Le premier a été conclu avec la Fédération des producteurs et distributeurs d’engrais du Nigéria (FEPSAN). En vertu de cet accord, la collaboration entre le Groupe OCP et la FESPAN s’étend à la totalité de la chaine de valeur agricole. De la mise en place de solutions fertilisantes adaptées à la nature des sols et des cultures nigérians, à la disponibilité de ces engrais sur le marché local et à la mise en place de mesures d’accompagnement auprès des agriculteurs locaux.

Le second est un «accord stratégique» signé avec la première fortune d’Afrique, Aliko Dangote prévoit la construction d’une plateforme de production d’engrais au Nigéria, alimentée par du phosphate marocain et du gaz nigérian. Ce projet a nécessité un investissement de 2,5 milliards de dollars déjà engagés par les deux groupes déclarait le patron de l’OCP, Mostafa Terrab. La plateforme de production d’engrais sera prête dans un an et demi, une autre usine d’engrais additionnelle au Nigéria, avec une capacité annuelle initiale d’un million de tonnes à horizon 2018, pourrait être portée à 2 millions de tonnes à terme.

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