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Grand Angle

Discrimination à l'embauche: Garnier et Adecco condamnés en France

La Cour de cassation a confirmé les dispositions de l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui condamne l’entreprise Garnier, la société de travail temporaire Adecco et sa filiale Ajilon (ex-Districom) à 30 000 euros d'amende chacune pour discrimination raciale lors du recrutement de démonstratrices en 2000, apprend-t-on auprès d'Associated Press (AP).
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L'affaire remonte à l'année 2000. Thérèse Coulanges, employée de Districom chargée des opérations promotionnelles envoie un fax à des agences d'intérim le 12 juillet 2000. Elle y détaille d'après AP, le profil des hôtesses recherchées par Garnier, filiale du groupe L'Oréal pour faire la démonstration de ses nouveaux produits capillaires de la ligne « Fructis Style ». Dans le message elle demandait de ne recruter que des animatrices « BBR », bleu, blanc, rouge; signifiant français de souche, en reprenant la terminologie du Front national.

L'affaire a été portée en justice par des associations anti-racistes, notamment SOS Racisme, qui a été alertée par une employée de Districom. L'association attaqua en justice les trois sociétés et certains de leurs cadres. Durant la procédure, Thérèse Coulanges lançait selon l'AFP, que la consigne stipulait qu'il fallait embaucher des personnes capables de « s'exprimer correctement » en français. Elle sera vite contredite par les témoignages d'employés de la société, qui soutenaient au contraire que la consigne signifiait « pas de noir » et « pas d'arabe ».

1er juin 2006, coup de théâtre. Le tribunal correctionnel de Paris a mis hors de cause les trois sociétés et leurs cadres respectifs, attestant d'après l'AFP que les poursuites ont « été engagées à partir de suppositions et d'approximations ». Mais le parquet suivi de SOS Racisme ont ensuite fait appel. Presqu'une année plus tard, le 6 juillet 2007, la cour d'appel de la capitale les a condamné chacune à 30 000 euros d'amende pour discrimination. Le jugement de la condamnation est définitif. Seule la question des dommages-intérêts des parties civiles, dont notamment l'association anti-raciste SOS racisme, a été renvoyée devant la Cour d'appel de Paris, ajoute La Tribune.

« Cette décision est une très grande victoire pour le combat contre la discrimination, car elle permet de faire sanctionner toute une chaîne de responsabilités du donneur d'ordre L'Oréal aux exécutants d'Adecco et de Districom », a réagi mercredi 24 juin, le vice-président de SOS Racisme Samuel Thomas, cité par l'AFP.

L'Oréal a exprimé « sa déception » et a affirmé « ne tolérer aucune forme de racisme ou de discrimination », rappelant avoir obtenu le Label Diversité des mains du ministre de l'Immigration. Adecco n'a pas réagi à la décision de la justice.

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