Gouvernement El Othmani : Benkirane avait donné son accord pour intégrer l’USFP dans les consultations

Onze jours après son limogeage, Abdelilah Benkirane a révélé, samedi 25 mars, qu’il avait prévu de présenter sa démission au roi Mohammed VI et ce dès sa première rencontre avec Aziz Akhannouch. Une réunion, datant du 30 octobre soit vingt-quatre heures après l’élection du ministre de l’Agriculture et de la pêche à la tête du RNI lors du congrès extraordinaire de Bouznika, et qui s’est soldée par un échec.

«Les frères m’avaient convaincu d’attendre et de s’armer de patience» avant de prendre une telle décision, a souligné le secrétaire général de la Lampe dans une allocution devant les membres de la commission de la sélection des candidats des ministrables du PJD.

Benkirane a par ailleurs indiqué que la majorité des membres du secrétariat général de la Lampe, à l’exception d’une ou deux personnes qui avaient émis des réserves, était d’accord pour le lancement de consultations avec toutes les formations politiques y compris l'USFP. Et de préciser qu’il ne faisait pas partie des voix réticentes.

Benkirane était d’accord pour des consultations avec toutes les formations politiques

Pour rappel, le 8 janvier, Abdelilah Benkirane avait annoncé la fin des consultations avec Aziz Akhannouch et Mohand Laenser pour la formation du gouvernement ; sans rendre pour autant le tablier. Six semaines plus tard, à l’occasion d’une réunion avec les jeunes de son parti, il déclarait attendre le retour du roi Mohammed VI au Maroc pour lui remettre la liste de son prochain gouvernement ou l’informer qu’il n’est pas parvenu à constituer une majorité. Mais encore une fois sans prendre de décision, jusqu’à son limogeage.

Une fois n’est pas coutume et durant presque une demi-heure le chef de gouvernement d’expédition des affaires courantes est resté très sérieux devant les 60 membres de la commission de sélection des ministrables du PJD. Ses expressions étaient courtes et bien pesées, ne laissant pas de place aux blagues dont il a l'habitude. «Pour une fois je vais essayer d'être sérieux», a-t-il prévenu les participants. Prenant un ton grave, Benkirane a reconnu que son parti «passe par une phase délicate et difficile».

Le parti va devoir gérer cette phase critique avec tact pour ne pas tomber dans les divisions, au lendemain du désaveu du leader, et la succession délicate menée par El Othmani.