Belgique: Publication d'une étude sur les Belgo-Marocains

À l'image du rapport publié en 2008 par la Fondation Roi Baudouin « Belgo-Turcs : un pont ou une brèche entre la Turquie et l’Union européenne » qui brosse un portrait général des Turcs de Belgique; la nouvelle étude analyse les liens des Belgo-Marocains avec les pays d'origine et d'accueil. Il s'agit de l'identité, des valeurs socioculturelles, de leur origine géographique au Maroc, de l'intégration entre autres. La méthodologie de l'étude a consisté à un sondage auprès de 400 Belgo-Marocains vivant en Belgique, ainsi que sur les résultats de focus-groups et interviews.

À la question de savoir de quel pays se sentent-ils le plus proche, presque 50% des Belgo-Marocains interrogés disent qu’ils se sentent aussi proches du Maroc que de la Belgique. Ainsi un jeune de la deuxième génération de Bruxelles témoigne: « Je suis Belgo-Marocain. Je porte deux cultures, deux richesses. Je suis tout cela à la fois ». Une jeune femme appuie ce sentiment en faisant part de sa double identité marocaine et belge: « …mais j’ai su jongler avec les deux et prendre le meilleur de chacune des cultures ». Au delà de l'identité nationale, l'identité religieuse prime partout. Ainsi, 36% des Belgo-Marocains préfèrent être reconnus comme musulmans et seulement 7% ont manifesté le besoin de s'identifier à la nationalité belge, malgré le fait qu'une majorité d'entre eux ont cette nationalité.

La majorité des sondés (62%) s'oppose au mariage d'une femme musulmane avec un non-musulman et 45% rejettent les mariages de musulmans avec une non-musulmane. Cette tendance se reflète par le nombre d'union. En effet, 86,5% ont des conjoints d’origine marocaine contre seulement 8,5% qui sont mariés à des Belges. De plus, il y a un manque de respect à l'égard de leur religion et l'inadéquation des valeurs morales avec celles des Belges selon la plupart des sondés.

Plus de la moitié (52,6%) des Belgo-Marocains interrogés sont nés en Belgique contre 46,4% au Maroc. Sur le plan des origines géographiques au Maroc, l'étude révèle que la plupart d'entre eux qui ont vu le jour au Maroc sont originaires de l’Oriental avec 44%, couvrant les provinces d’Oujda, de Nador Angad, de Berkane, de Taourirt, de Jrada et de Figuig. Le Nord, la région de Tanger-Tétouan occupe le deuxième rang avec 19%. Viennent ensuite la région du Grand Casablanca avec 9% et le Souss-Massa avec 8%. Les natifs des régions du Sud et du Gharb sont plus faiblement représentées avec respectivement 7,6% et 3,5%.

Concernant le travail, 31,7% des personnes interrogées sont des salariés avec un contrat fixe contre 5% pour les emplois temporaires. Les chômeurs avec allocations sont 20,9% et 5% sont sans allocations. Mais c'est le fait d'être traité comme un étranger qui est la critique la plus souvent exprimée par les personnes sondées. Elles évoquent donc des discriminations à l'embauche, responsables de leurs difficultés d'insertion sur le marché du travail.

Le rapport de 148 pages est disponible en téléchargement gratuit depuis le 24 juin 2009. Une version imprimée de cette publication électronique peut être aussi commandée gratuitement sur le site internet de la Fondation Roi Baudouin, www.kbs-frb.be.