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Grand Angle  

L’immigration et la coopération Sud-Sud en débat au Forum Crans Montana de Dakhla

5 000 migrants ont perdu la vie dans les eaux méditerranéenne en 2016, selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). Par conséquent, la coopération Sud-Sud, chère aux organisateur du Forum Crans Montana, ne peut être débattue sans évoquer la migration. Si certains pays la conçoivent comme une problématique, d’autres voient là une opportunité.

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Au Forum Crans Montana qui a pris fin hier, les acteurs gouvernementaux, civils et institutionnels n’ont pas manqué de débattre de l’immigration, qu'elle soit clandestine ou irrégulière. Pendant quelques heures, une dizaine d’intervenants ont exposé des angles divers afin de trouver une solution à court, moyen et long terme. 

«Personne ne peut rêver d’arrêter l’immigration»

Mussie Zerai, président de l’Agence Habeshia pour la coopération au développement, coordinateur européen et aumônier de la communauté catholique érythréenne en Italie, a souligné que les «solutions» à l’immigration se trouvent d’abord dans les pays émetteurs. «Les gouvernements doivent prévenir les conflits, la guerre, l’injustice et veiller à la protection des droits humains des citoyens», rappelle Mussie Zerai.

Par exemple, l’Italie, qui était un pays de destination pour les immigrants, est devenue au fil des années un pays de transit vers les pays du nord de l’Europe, nous explique-t-il concernant les alternatives à l’immigration illégale. Selon l’aumônier, les pays destinataires doivent «légaliser» l’immigration aux personnes souhaitant se déplacer d’un pays à un autre pour préserver leur sécurité.

La politique européenne visant à contenir le flux de l’immigration n’est ni réalisable, ni réaliste, conclut Mussie Zerai : «Personne ne peut rêver d’arrêter l’immigration, elle fait partie de notre Histoire.»

«Mener des politiques migratoires à visage humain remédiera aux conséquences de l’immigration qui assurent des conditions dignes aux migrants», soutient quant à lui Mohamed Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES) et modérateur de la rencontre.

«L’expérience marocaine à visage humain»

Il faut protéger les migrants qui sont victimes dans les pays d’origine et de transit ; ils seront souvent surexploités dans les pays d’accueil, estime ce dernier. S’il a été question de coopération Nord-Sud, les intervenants ont surtout insisté sur la coopération Sud-Sud, estimant qu’il faut s’attaquer à la racine du problème : le développement de l’Afrique et de ses richesses, et sa stabilité. 

L'occasion pour le directeur de l'IRES d'évoquer la politique migratoire du Maroc : «l’expérience marocaine à visage humain en matière d’immigration est reconnue à l’international». D’une part, il décrit l’approche marocaine comme étant multidimensionnelle et traitant dignement les migrants subsahariens régularisés, au même titre que les citoyens marocains ; d’autre part, Mohamed Tawfik Mouline rappelle que le pays mène actuellement la politique de développement de l’Afrique. Cette dernière doit compter sur ses propres potentialités et sur les pays africains pour développer un continent d’avenir. 

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