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Grand Angle

Limogeage de Benkirane : «Revoir les événements du passé pour comprendre la situation d’aujourd’hui»

Alors que les PJDistes doivent s’abstenir de tout commentaire sur la décision du roi Mohammed VI de limoger Abdelilah Benkirane et de désigner un autre PJDiste pour former un nouvel exécutif, deux militants PJDistes se sont confiés à Yabiladi. Détails.

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Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane. / Ph. DR
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Tous les regards sont rivés sur le siège du Parti de la justice et du développement (PJD) à Rabat, qui doit abriter ce jeudi après-midi une réunion du secrétariat général sous la houlette d’Abdelilah Benkirane, pour aborder la décision du roi Mohammed VI de désigner un autre chef du gouvernement issu du parti de la Lampe.

Alors que le désormais ancien chef du gouvernement a mis en garde les militants de son parti de tout commentaire accordé à la presse, une source au sein du PJD qui a requis l’anonymat ne s’est pas privée de commenter le communiqué du Cabinet royal. «Un communiqué du PJD sera publié ce jeudi», nous confie-t-elle.

Mécontente, notre source rappelle que «la position sur les tractations ne concerne pas Abdelilah Benkirane mais le PJD». «Ils veulent la tête de Benkirane et la division au sein du parti», fustige ce militant, avant de souligner que tout candidat choisi, «s’il ne respecte pas les décisions du parti et sa ligne de conduite, devra former un gouvernement sans le PJD».

«J’espère que le choix portera sur un PJDiste fidèle aux principes du parti et, ainsi, que le PJD et le prochain chef du gouvernement seront au service du peuple. Dans ce cas, on parviendra à trouver des solutions. Dans le cas où ce candidat s’avèrerait être une personne au service de l’Etat profond au nom du PJD, alors on n’arrivera à aucun résultat puisque le PJD ne sera pas à ses côtés. Le parti s’adressera à lui en lui demandant d’aller, lui et l’Etat profond, gouverner seuls.»

«L’Etat profond» pointé du doigt

Sur l’Etat profond, le militant PJDiste renvoie aux ouvrages «Le Maroc que j’ai vécu» d’Abdelwahed Radi et «La leçon et la fidélité» de Fqih El Basri «pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui». Celui-ci de résumer l’idée centrale de ces deux livres : «L’Etat profond ne reconnaît pas les acquis de la période post-printemps arabe». «Il faut revoir les événements du passé pour comprendre la situation d’aujourd’hui, sans croire qu’Akhannouch et Lachgar ont entravé la formation du nouveau gouvernement parce que, dans cette histoire, il n’y a que l’Etat profond», poursuit notre interlocuteur.

«Le PJD démontrera qu’il est au service du peuple et non pas au service de l’Etat profond. S'il souhaitait se voir attribuer les postes du pouvoir, Benkirane aurait négocié avec l’Etat profond, qui ne comprend toujours pas ce que c’est le PJD.»

Et notre source d’ajouter que le Maroc «n’a pas encore dépassé la période du printemps arabe». «On est toujours au beau milieu du ravin puisque les réformes des retraites, de la Caisse de compensation et de l’Office national de l’électricité viennent à peine de commencer», conclut-elle.

L’ancien parlementaire Abdelaziz Aftati préfère quant à lui paraphraser une chanson du groupe Nass El Ghiwane. «La situation d’Abdelilah Benkirane rappelle la chanson de Nass El Ghiwane, qui dit : ‘Si vous ne me voyez plus, priez pour mon âme ! Ô je suis parti ! Ô je suis parti et le choc m’a emporté’. C’est le même ‘Houl’ qui a emporté Abderahman Youssoufi, M'hamed Boucetta, Mehdi Ben Barka, Abdellah Ibrahim, Ahmed Balafrej et Allal El Fassi», nous dit-il.

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