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Grand Angle

Maroc/UE : L’accord de pêche menacé par des patrouilleurs navals du Polisario reçus de l’Algérie

L’Algérie a remis au Polisario cinq patrouilleurs navals pour mener des opérations dans les eaux Atlantiques. Dans la ligne de mire des patrouilles, les chalutiers européens qui pêchent au Sahara. Une autre provocation lancée au Maroc.

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Photo de soldats du Polisario devant le patrouilleur offert par l'Algérie. / DR
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Le Polisario compte renouer avec les eaux Atlantiques. Après plus de trois décennies d'absence, la direction du Front prévoit de lancer des patrouilles maritimes dans la zone. L’Algérie s’est occupée financièrement de fournir à son protégé les moyens nécessaires pour accomplir cette mission.

«Les Algériens ont livré cinq petits patrouilleurs navals (voir photo) qui seront acheminés via le passage de Guerguerate (sous contrôle du Polisario) directement vers l’océan», indique à Yabiladi une source au Sahara. La zone tampon de Guerguerate offre ainsi une petite base de lancement pour les opérations du mouvement séparatiste dans les eaux du Sahara.

Particulièrement dans le viseur des patrouilleurs, les chalutiers de l’Union européenne, Espagnols notamment, qui pêchent au Sahara conformément à l’accord de juillet 2014 conclu entre Rabat et Bruxelles.

Accord de pêche : Le Polisario impose son agenda à l’UE

Par l'ouverture de ce nouveau front, le Polisario entend exercer davantage de pression sur les Vingt-Sept. La semaine dernière, son représentant en Belgique a demandé, dans une lettre adressée à la commission de Pêche au Parlement européen, que «la Commission européenne [s'abstienne] de modifier le protocole de 2013 d'une manière incompatible avec le statut séparé et distinct du Sahara occidental selon le principe de l'autodétermination».

Pour rappel, quelques jours après le verdict de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre, l’avocat du Polisario, le Français Gilles Devers, avait fait part de son intention d’adresser des courriers aux entreprises européennes installées au Sahara les incitant à respecter le verdict de la Cour européenne. Les destinataires de ces messages, selon ses dires, n’ont d’autre choix que de se plier aux dictats du Polisario, et ce «en négociant avec nous ou en quittant le Sahara».

Quelle sera la réaction du Maroc face aux patrouilleurs navals du Front dans les eaux Atlantiques ? Se contentera-t-il d’alerter, comme d’habitude, les Nations unies ou prendra-t-il d’autres mesures pour défendre ses intérêts économiques et stratégiques ?

Vers la fin des années 70 et jusqu'en 1986, le Polisario avait mené des attaques visant essentiellement des bateaux de pêche espagnols. Le bilan de ces opérations est de 10 morts. Une ONG espagnole, l’Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE), défend les droits des disparus des actes du Front.

Article modifié le 2017/03/15 à 17h09

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